Archives août 2008

    26 août 2008

  • [blog] Les sanglots longs des violons de l’automne

    On ne peut pas dire qu’on aura eu un bel été, mais il est déjà fini. A l’instar des feuilles qui se laissent balancer dans le vent, avant de choir lourdement, la génération de nos mes parents souffre en ce moment.

    Mi Août, un oncle lointain - mais cher à mes parents et mes oncles Dikoi et DiRien- conduit par un ami se fait percuter par une voiture ayant brûlé une priorité. Ni l’un ni l’autre n’ont survécu.

    Une semaine plus tard, un de leurs amis commun de 30 ans succombe d’une hémorragie cérébrale.

    Hier, c’est un oncle proche par le sang, veuf depuis quelques années - et sans beaucoup de raisons de vivre par là même, qui passe de vie à trépas, pour une simple chute dans l’escalier.

    Il n’y a pas de tristesse, juste de celle que l’on ressent quand l’été s’arrête et commence l’automne, et les feuilles qui tombent, en masse.

  • 25 août 2008

  • [blog] Y disent quoi - 25/08/08

    Réciprocité des chemins optiques

    pudique comme je suis, j’ai refusé pendant assez longtemps de me promener nu devant un téléviseur allumé
    Finis Africae : Les mystères du petit écran (2)

    Évidemment, vu comme ça … :-))

     

    Le kiki de tous les kikis

    Arrivé chez moi, j’ai éventré la boîte. J’ai tout de suite reconnu l’odeur, c’était comme avant, quand j’étais petit, heureux et insouciant. Marcel Proust, tu n’as rien inventé. Tout fébrile, j’ai plongé dans la main dans la poudre blanche. À vue de nez, c’était de la bonne. Mais on n’était pas là pour ça.
    Procellus : le kiki de tous les kikis

    Beuha … nous c’était du skip, la télé disait qu’il fallait ça, même que les fabricants de machines l’utilisaient tous !

     

    Sécurité Routière

    Et puisqu’on est dans le retour en arrière … Coquecigrue a trouvé le moyen de baisser la mortalité des jeunes sur les routes, faire taffer les parents. Comme avant :D

    Nos parents parfaits on les avait trouvés sans même avoir eu besoin de les chercher. Il y a des évidences qui peuvent mettre dix ans à vous éclairer.
    Coquecigrue : rendez-vous nocturnes

  • 23 août 2008

  • [blog] Le miyon, le miyon

    Et voilà, Titine a franchi le cap fatidique des 100.000 km … :)

    Je savais que ça se ferait cet été, et c’est chez TonTonDiRien que l’échéance s’est dangereusement approchée. Je surveillais de temps en temps, me rappelant que le lendemain risquait d’être le jour « J » … puis j’oubliais jusqu’au lendemain soir … Jusqu’à ce que LoDiKoi me dise un soir qu’il ne me restait plus que 9 malheureux petits kilomètres … gloups … je n’allais jamais pouvoir gérer ça, j’allais oublier, ne pas prendre la photo, un drame national, quoi !

    Donc ni une ni deux, j’ai repris mes affaires, et je suis parti faire le tour du pâté de maison des champs avoisinants … Loupé, ça ne faisait que 7 kilomètres … problème entier …

    Alors j’ai fait une pointe jusqu’à la nationale, ça devait bien faire dans le kilomètre 1/2, ça, non ? Ah ben non, loupé, à peine 1 pauvre km …

    (wouf wouf, quel suspens, me direz-vous, intenable !)

    Donc pendant un quart d’heure, les cousins DiRien et DiKoi m’ont vu faire des allez-retour, les boucles étant toujours plus courtes à chaque fois, jusqu’à ce que je sente le compteur frémir … et que je me dirige alors vers le portail de la maison … que j’ai franchi au moment exact où le compteur était pile au milieu, entre 99999 et 100000 … trop trop fort Ydikoi, m’épatera toujours moi-même.

    Enfin bref, après moultes photos de LoDiKoi (bientôt, bientôt …) pour commémorer l’évènement, on est passé à une célébration plus … liquide.

    Mais de ça, pas un mot, ça serait indécent :)

  • Vos commentaires

    • Le 25/08/08, Ydikoi En réponse à : Le miyon, le miyon

      ce qui me rassure, c’est que là t’es visiblement d’aussi mauvaise foi que tu me prétends l’être :-))

      répondre ︎⏎

    • Le 25/08/08, dcd En réponse à : Le miyon, le miyon

      S’est fou comme quoi les béhémistes peuvent être aussi de mauvaise foi entre eux :-))

      Et si faire des bornes chez eux ses faire au choix le tour du pâté de maisons ou des champs je voit pas trop d’intérêt à se proclamer comme des roules toujours , nan mais ses vrais quoi puffffffffffff
      ninportnawak lol :-))

      Sinon ça bravo quand même ;-)

      répondre ︎⏎

    • Le 25/08/08, Guillaume En réponse à : Le miyon, le miyon

      Nan, c’est vrai, car je roulais en vrai, pas pour « de-la-fausse »... J’allais bosser moua !

      En même temps, c’est sûrement vrai, car les raisons que j’avançais il y a peu sur mon blog, sont les mêmes que pour Ydikoi...

      ++

      répondre ︎⏎

    • Le 24/08/08, Ydikoi En réponse à : Le miyon, le miyon

      Guillaume, lui, il avait pas remis le compteur des centaines à zéro :)

      répondre ︎⏎

    • Le 24/08/08, Marco En réponse à : Le miyon, le miyon

      Boah ! Facile, t’as récupéré la photo de Guillaume. Ça se voit bien, c’est les mêmes chiffres !

      répondre ︎⏎

    22 août 2008

  • [blog] Les MNS sont des feignasses

    Quand GranGrandPapaDiRien l’a acheté, ce n’était qu’une cabane pour la chasse, au bord d’un étang. On appelait la région « la côte d’argent », elle n’était pas encore populaire, seuls quelques grands bourgeois bordelais se faisaient construire des maisons au bord de la mer, à quelques kilomètres de là.

    C’est dans cette cabane, devenue largement plus habitable au fil du temps, que nous passions une grande partie de nos été, entre apprentissage de la nage au club mickey et cours de voile au VVF du coin du lac. C’est là que GrandPapaDiRien nous apprenait à connaître les baïnes, à négocier les rouleaux, à toujours nous baigner à deux, bref, ce qui faisait qu’un bain de mer ne se transformait pas en tragédie.

    A l’époque de GrandPapaDiRien, puis au début de celle de TontonDiRien, les maîtres nageurs, des CRS au petit maillot hyper-sexy, reconnaissaient en quelques secondes le « touriste moyen » de l’habitué, justement par ces petites techniques. Aussi, même s’ils continuaient bien sûr à surveiller les baigneurs, ils laissaient les habitués aller nager au large.

    Et quand on se faisait prendre, parfois, quand la vigilance baissait d’un cran et qu’on se laissait entraîner par le courant de la baïne, ou qu’un rouleau, le traître, précipitait notre respiration ou nous donnait un coup sur la caboche, on savait ce qu’il fallait faire, ne pas lutter contre le courant de la baïne mais le prendre de biais, faire la planche pour se reposer, et puis on savait surtout que les mns étaient là, en dernier recours. Et ils n’hésitaient pas à se mettre à l’eau, plusieurs fois par jour. C’était l’attraction du moment, toute la plage se levait, les gamins couraient regarder : oh maman t’as vu, les monsieurs ils vont sauver quelqu’un !

    Cette année, la côte d’argent avait changé sur deux points. Par le sable de la plage qui disparaît, progressivement, laissant à marée haute une maigre bande de quelque mètres de large pour étaler les serviettes, bien loin de mes souvenirs de jeunesse, et même parfois presque rien. Peut être la faute du réchauffement (bof …), plus certainement celles des vagues dont la force est à même de charrier des rochers de plusieurs dizaines de kilos - alors, un grain de quelques déci/milligrammes …

    Mais le changement le plus visible était perché en haut d’une tour mobile, au bord de la plage.

    D’abord, les mns n’ont plus le tshirt bardé du logo des CRS, alors qu’ils sont bien censés toujours être aux commandes.
    Du haut de leur perchoir, ils surveillent toujours une zone de baignade toujours aussi rikiki même quand la plage est noire de monde, la faute à ces fameuses baïnes qui ne laissent guère d’endroit sans trop de courant.

    Mais maintenant, plus question de s’éloigner de quelques mètres dans les vagues. Bon nageur ou pas, connaisseur de la mer ou débutant, tout le monde est logé à la même enseigne, interdit de s’éloigner, et malheur à celui qui les braverait, un coup de sifflet soulignant un doigt accusateur ramène le baigneur à sa condition de simple quidam, lui intimant l’ordre de se rapprocher de la rive, là où on a pied, forcément, uniquement.

    Et à celui qui ferait mine de ne pas voir le doigt, de ne pas entendre le cri aigü du sifflet, cette petite voix fluette « eh oh toi la bas tout au fond je t’ai vu, rapplique ici », les mns réservent leur puissante voix virile corne de brume, celle qu’on entend à l’autre bout de la plage et où tout le monde se dit Ah tiens, encore un couillon qui veut jouer les hommes de l’atlantide.

    Oui, même à la plage, contradiction absolue, le risque zéro ne doit plus exister. Il faut se baigner en rangs, dans le périmètre défini

    On pourra objecter, à juste titre, que les vacances à la mer sont devenues réellement populaires, et que la côte landaise a su rester abordable, au contraire de sa voisine basque, plus élitiste. Plus populaire et abordable, et donc plus fréquentée.
    On retiendra bien sûr que nous sommes dans une société de l’immédiateté, où il faut rentabiliser au maximum son investissement, et où donc la période d’apprentissage est ramenée à peau de chagrin, plus question de passer une journée à comprendre le monde qui nous entoure, à prendre la température et comprendre le fonctionnement. Non, à l’eau, tout de suite !
    Corollaire de ce consumérisme effréné, chacun fait ce qu’il veut quand il veut : papa et maman veulent bronzer, alors ils bronzent ; et si petit veut se baigner, qu’il se baigne, il y a les mns pour surveiller. Je n’ai jamais vu autant d’enfants, seuls, jouer au bord de l’eau, dans les vagues, les parents imaginant bêtement que ce n’était pas à eux de les surveiller.
    Et tant pis si les trois bombes sexuelles maîtres nageurs sauveteurs qui font le pied de grue en haut de leur tour ont une plage de trois ou cinq kilomètres de long et plus de mille personnes dans l’eau, c’est leur job, on les paye pour ça.

    Oui, les mns sont des feignasses. Il faut se baigner dans les clous, ne plus aller trop loin. Mais ils ont des excuses, des parents irresponsables, une société qui ne fait rien pour les responsabiliser, où on trouve toujours un coupable autre que soi.

    Et puis, avec leur petits speedos moulants, leur torse en V, le mollet galbé, les fesses rebondies, la peau hâlée, feignasses ou pas … moi je leur pardonne tout ce qu’on veut :)

  • 8 août 2008

  • [blog] ouverture

    Avant même la fin de la cérémonie, le Boston Globe met en ligne une série de photos sur la cérémonie d’ouverture des JO

    Superbe !

    Boston.com : 2008 Olympics Opening Ceremony

  • 6 août 2008

  • [blog] Y disent quoi - 06/08/08

     ;-) Wall-e

    Alors voilà. Walle-E est un chef d’oeuvre, une nouvelle étape vers la liberté artistique et narrative de Pixar au même titre qu’Incredibles et surtout un chef d’oeuvre de l’entre sentiment : la poésie, l’absurdité et le vertige.

    Ne sous-estimez pas ce robot.

    Monsieur Lâm : un film, une phr…Wall-e

    Une beauté, je confirme.

  • 5 août 2008

  • [blog] ça bouge

    La seule chose qui me gênait encore depuis ce changement de blog, c’était le design qui ne changeait pas.

    Alors j’ai piqué l’idée ailleurs - comme toujours ;-) -, et voilà une petite évolution qui me plaît - pour le moment -, apparemment bien dans l’air du temps, avec le menu déporté tout en bas de page.

    Les abonnés au RSS, soyez gentils, venez voir, et dites moi ce que vous en pensez ;-) (pour l’ancienne formule, vous pouvez toujours regarder le site dédié au squelette pour spip)

  • Vos commentaires

    • Le 25/08/08, Marge En réponse à : [blog] ça bouge

      Bien le fond d’écran Mac !
      Pour le menu, m’en fous, je ne m’en sers jamais !
      Mais, mon daltonien damoi te remercie tout de même d’avoir suivi les conseils de France.
      J’avais d’abord pris le vert sur rouge pour du pur anti-daltonianisme (sic !), mais lui prétend qu’associer ces 2 couleurs aurait juste emmerdé tout le monde sans discrimination.
      Ceci étant dit, je retourne à mon RSS...

      répondre ︎⏎

    • Le 07/08/08, Ydikoi En réponse à : [blog] ça bouge

      Marco, c’est pour ça que ma ’blogroll’ est dans un article maintenant (en fait, j’avais déjà commencé avant, pour pouvoir faire des catégories) … et, je trouve, plus facile à maintenir

      répondre ︎⏎

    • Le 07/08/08, Marco En réponse à : [blog] ça bouge

      @Ydik’ : J’ai pas dit que j’adoptais mais que tes arguments n’étaient dénués d’une certaine pertinence. Et du coup, je m’enquiers aussi d’une diffusion éventuelle. Ça te va comme ça ?

      Une autre objection, tout de même (pour pas lâcher le morceau aussi facilement) : Quand on a une liste de lien longue comme une liste de motifs sarkophobes, tu ne crains pas que le bas de page devienne imbuvable ? La présentation en colonne, de ce point de vue, rend la chose plus esthétique, pensè-je.

      @Guillaume : Effectivement, avec ton site couvert de popups et autres merdes infâmes, t’es assez mal placé pour donner dans une critique esthétique, ma fille ! Mais content quand même d’avoir signe de vie de ta pomme ;o)

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Ydikoi En réponse à : [blog] ça bouge

      @ Fab : et encore, t’as pas vu avant :-)

      @ Marco : tu me dis que tu aimes pas, et une fois que je t’ai envoyé bouler (c’est toi qui le dit, hein :->), tu veux le même ? Bravo, belle mentalité, pffffff ! :-))

      @ Guillaume : chuis d’accord, on peut pas mettre de Google Ads sur ce quelette :->

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Guillaume En réponse à : [blog] ça bouge

      Beurk ! :-(

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Marco En réponse à : [blog] ça bouge

      Gnagnagnagna....

      Tu nous demandes nos avis puis tu nous envoies bouler. Bravo, belle mentalité, pffffff !

      Ceci dit, tes arguments ne sont pas idiots et ce n’est pas moi qui ai ajouté « pour une fois ». C’est lui...

      Donc, ouaillenote, comme on dit aux Steÿtes. Après tout, le principal, c’est de lire les articles.

      Pour compléter les arguments de France sur les tares des uns et des autres, je tiens à te signaler, néanmoins, que tu risques aussi de perdre 90 % des femmes avec cette disposition. Le temps qu’elles comprennent qu’il faut jouer de la roulette pour trouver le menu, la connexion sera invalidée pour inactivité. Nonobstant, ce n’est pas forcément un handicap pour toi. Je comprends.

      Quoi, kèsjédi ?

      Oups, j’ai pas fait exprès, pardon :o)

      Puis finalement, la couleur (blanc sur grenat pour mon machin), c’est pas mal.

      C’est commercialisé quand, ton truc là ?

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Fab En réponse à : [blog] ça bouge

      C’est ... coloré on va dire :) Mais je souscris aux argument que tu développes.

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Ydikoi En réponse à : [blog] ça bouge

      bon alors …

      je t’ai bien entendu France, je veux pas gâcher ma chance de toucher 10% des mâles, et dieu sait que ce sont pas des tapettes :-D

      et merci à lolo pour le mega coup de main :)

      répondre ︎⏎

    • Le 05/08/08, France En réponse à : [blog] ça bouge

      Ok. Si tu le dis. Moi je trouve sympa de ne pas avoir la lecture du texte pertubée par des infos à droite (ou à gauche). C’est plus cool de trouver ça en bas de page. C’est logique en plus, t’as fini ton truc, tu vois si autre chose t’intéresse. Bref.
      Et pour le choix des couleurs, le mieux, c’est de faire simple... Mon loup est daltonien. Et il râle souvent sur les après les couleurs utilisées. Un truc en couleur, avec un texte en couleur dedans, y a de grandes chances pour qu’il ne capte rien.
      10% des mâles qui lisent ton blog. C’est pas rien, quand même ;o))

      répondre ︎⏎

    • Le 05/08/08, Ydikoi En réponse à : [blog] ça bouge

      En fait, je vais quand même expliquer ce qui ne me convient pas avec la colonne, à gauche ou à droite.

      J’élimine d’office le lecteur de passage, celui qu’on ne reverra jamais. Par définition, ce n’est pas celui-là qu’un blog cherche à retenir.

      Celui qui vient, et se demande s’il va rester, lit, de long en large, de haut en bas, il dépiote tout, fait un tour sur le hit-parade s’il est présent, voire même parfois regarde qui sont les amis du bloggueur (dis moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es ?). Soit il devient un lecteur de passage, soit il reste, avec deux possibilités, le RSS (qui ne compte donc pas, vu l’absence de mise en page) ou le blog traditionnel.

      Ne reste donc plus que le cas de celui qui est un abonné régulier (même à des périodes distandues), et qui le consulte via son bon vieux navigateur.

      A priori - enfin, c’est comme ça que je fonctionne - il fini par ne plus lire la colonne de droite au bout d’un moment, il l’a connaît par cœur, ou du moins, sait que ce qu’elle contient n’est pas d’un intérêt quotidien, voire hebdomadaire. Il y revient peut être une fois de temps en temps, mais sait - saura ? - dans ce cas là que si ce n’est à droite ou à gauche, ce sera donc en bas (Ydikoi.net n’est pas précurseur en la matière …)

      Non, la seule chose qu’il regarde au quotidien, c’est la colonne de texte. Or cette colonne ne couvre que 50 (au pire) à 75% (au mieux) de la largeur totale du site. Et au quotidien, on se prive donc de 25% à 50% de la largeur disponible, obligeant ainsi parfois - souvent dans le cas de textes longs - à scroller, ce qui est à mon avis un manque de confort certain.

      Donc, voilà pourquoi j’aime bien cette colonne centrale unique ;-)

      répondre ︎⏎

  • [blog] Dédramatisons la « grande musique »

    Il y a dix ans environs, je revenais d’un grand périple sud-américain, portant dans mes bagages un banal virus qui était quelque peu sérieux dans mon cas, et nécessita une hospitalisation de deux semaines.
    MamandYkoi, en bonne mère attentionnée, m’avait alors apporté dans ma chambre d’hopital un petit poste de radio, qui ne captait malheureusement, dans cette province un peu reculée, que la station locale (« è maint’nant on nécout’ la belle yvette horrenêrre ») et France Musique, que j’avais préférée.
    En rentrant dans ma chambre un matin, l’infirmière de service me trouva écoutant je ne sais quel concert, et je revois sa surprise « Oh, mais vous écoutez de la grrande musique, à votrre âge ? ».

    J’étais déjà allé écouter des concerts. Salle Pleyel ou ailleurs, j’avais toujours reçu comme instruction d’être bien habillé, un jean ne se concevait pas. Pas plus qu’un raclement de gorge (mais voyons un peu de respect pour les musiciens !), à peine tolerait on que la tête batte la mesure dans le cas d’un mouvement un peu trop entraînant.
    Non, cela ne se faisait pas, et cela ne se fait toujours pas j’imagine. La « Grrande Musique » est une chose sérieuse, faite par des gens sérieux, jouée par des gens sérieux, pour des gens sérieux.
    Amen.

    Quelques mois plus tard, j’étais enfin établi chez moi (et guéri), je zappais et suis tombé sur la fin d’un concert donné en Angleterre. Un beau théatre, mais tous les sièges avaient été enlevés, créant une immense fosse, dans laquelle se tenaient les spectateurs. Ils n’étaient pas particulièrement habillés, juste leurs habits de ville. Certains dansaient, d’autres se tenaient tendrement l’un contre l’autre, il y avait parfois des applaudissements pour cadencer la musique, parfois même le chef d’orchestre utilisait la salle comme d’un instrument, et elle le suivait.
    Au lieu de figures tristes et sombres, il n’y avait là que des sourires, dans la salle bien sûr, mais sur la scène également.

    Ce soir, ou plutôt cette nuit (malheureusement, très tard !), France 2 programmait le concert annuel de l’Orchestre philharmonique de Berlin :

    Waldbühne 2005 : nuit française

    Tous les ans, l’Orchestre philharmonique de Berlin se produit en plein air. Chaque fois, c’est un événement, plébiscité par le public. En 2005, sir Simon Rattle, à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin, dirigeait les soeurs Katia et Marielle Labèque.

    J’ai retrouvé dans ce programme la même philosophie que ce concert anglais, une musique simple, accessible, rendue à son rôle premier : divertir, accompagner les émotions, faire rire ou pleurer.

    Cette musique n’a de « Grrande » que le souvenir que nous en avons aujourd’hui, celle des musiciens des cours de Rois ou grands aristocrates, nécessaires pour financer les créations des compositeurs ; mais qui était également jouée devant le peuple, dans ce genre d’ambiance.

    A quand sur la place de la Bastille, tous les étés, un Orchestre National de Paris moins snob donnant ce genre de concert en plein air avec des enfants, des rires, des applaudissements, des couples enlacés, bref, plein de vie ?

  • Vos commentaires

    • Le 08/08/08, Marco En réponse à : Dédramatisons la « grande musique »

      J’avais bien compris mais si je peux plus faire mon intéressant, je rentre chez moi ;0)

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Ydikoi En réponse à : Dédramatisons la « grande musique »

      Je voudrais pas dire, Marco, mais moi j’aurais plutôt parlé de « musique pour le grand petrucciani » … ok je sors :-))

      cela dit, juste pour clarifier, c’est pas moi qui désigne les musiques classiques par « Grrande Musique » … j’ai perdu mon accent bourguignon il y a longtemps, je ne roule plus les « r » :)

      répondre ︎⏎

    • Le 06/08/08, Marco En réponse à : Dédramatisons la « grande musique »

      Je me souviens avoir assisté à des concerts de musique « classique » tels que tu les décris : « Tenue de soirée » et pas bouger sous peine d’être fusillé par des regards courroucés et scandalisés. Pas le meilleur moyen de promouvoir ce genre de musique, effectivement.

      Puis j’en ai connu d’autres, bien plus décontractés, au cours desquels néanmoins le public ne faisait du bruit que pour applaudir les artistes, avec lesquels on pouvait tailler la bavette après le concert. Un respect auto-consenti naturel, en somme. J’ai connu ça du côté de Nice (des concerts de musique baroque ou romantique dans des MJC et des églises). Superbe. Mais il existe d’autres lieux tels que la Roque d’Anthéron ou Aix voire aussi Orange (pour l’opéra), etc. Il y en a d’autres. C’est peut-être juste un peu plus intimiste qu’un concert à la Bastille devant 30 mille personnes (je me demande d’ailleurs ce que doivent entendre ceux qui se retrouvent coincés au milieu avec le brouhaha de la foule, mébon). Certaines musiques ne sont pas faites pour des foules immenses et un philarmonique n’est pas nécessairement le meilleur vecteur pour toutes. Au contraire.

      Par contre, je réfute la façon dont tu désignes ce genre de musique. Je sais qu’elle n’est pas de toi mais qu’elle est issue de la conception élitiste et snobinarde qu’une certaine engeance (bourgeoise façon Second Empire) aime à développer par opposition aux musiques vulgaires qu’aime la populace. Le jazz, par exemple, est aussi une grande musique (pour qui a assisté à un concert de Michel Petrucciani, à Grasse, au petit matin face à la Méditerranée, notamment, cela ne fait pas de doute mais on pourrait ajouter d’autres noms). Tu le soulignes d’ailleurs, cette « grande musique » était aussi une musique populaire dont elle s’est très souvent inspirée (prenons les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau, par exemple). La grande musique est celle qui parle à l’âme et qui transcende nos sentiments (la joie, la peine, la mélancolie, l’insouciance, la jalousie, etc.). Il arrive que la musique « classique », quel que soit son style, en soit. Mais ce n’est pas toujours le cas. Loin s’en faut.

      répondre ︎⏎

    4 août 2008

  • [blog] Je n’aime pas Plenel, mais là …

    Je ne lis pas Mediapart, le nouveau journal monté par Edwy Plenel. Je n’aime pas le personnage, excessif, sûr de lui, voire arrogant. Et je ne suis pas convaincu par Mediapart, qui ne renouvelle pas, à mon sens, le journalisme comme il le prétend.

    Pour autant, je vais réviser - temporairement - mon jugement sur le bonhomme au vu de l’éditorial cité par embruns. Dans cette affaire Siné vs Val, Plenel fait preuve, pour une fois, de modération, prise de recul, analyse objective et argumentée.

    Ma position était jusque là incertaine, d’abord pour Siné, puis contre lui, au vu des dérapages qu’il a commis, abondamment cités dans la presse. Elle est maintenant plus affirmée.

    il n’est pas niable non plus que la fixation exacerbée sur le seul antisémitisme, au risque de l’aveuglement sur d’autres racismes, sert des dispositifs qui, loin d’apaiser les passions, les attisent au service d’une cause qui recouvre les théories les moins raisonnables des néo-conservateurs américains et des faucons israéliens. Dès lors, la peur devient la seule conseillère d’une fuite en avant dans le conflit, la guerre, l’abîme.
    Mediapart : « Charlie Hebdo » : la vérité des faits contre la folie des opinions

    Voilà également pourquoi j’aime bien cet editorial, par sa conclusion. Sauf qu’il n’aurait dû s’arrêter, dans ce paragraphe, à l’antisémitisme, même central dans cet article : on pourrait remplacer le mot par négrophobie, homophobie et toutes les autres.

    Quel que soit le racisme, le mécanisme est le même. Et leur pratique amène au même endroit.

  • 2 août 2008

  • [blog] « Nous avons fait preuve d’idéalisme »

    A propos de la censure de certains sites internet - finalement partiellement relevée - pour les journalistes couvrant les JO de Pékin :

    « Le CIO n’a pas à présenter d’excuses [auprès des medias] sur quelque chose dont il n’est pas responsable. Nous avons fait preuve d’idéalisme en pensant que [l’accès illimité à internet] serait possible , alors, bien sûr, quand on est idéaliste, on peut être naïf », a reconnu le président Rogge.
    Le Monde.fr : Jacques Rogge : Nous avons fait preuve d’idéalisme

    On pourrait (naïvement, d’ailleurs) croire Jacques Rogge quand il se reconnaît naïf. C’est une excuse tout à son honneur, qui le serait tout du moins si elle était réelle.

    Sauf que lorsqu’on connaît les enjeux - économiques, géopolitiques - derrière les Jeux Olympiques, quand on sait les implications financières des jeux, non seulement pour les pays organisateurs mais également pour le C.I.O, la naïveté n’est pas un argument crédible : personne ne penserait un instant élire à la tête du CIO un homme naïf, lorsque tous - et on l’a revu et entendu la dernière fois lors de l’attribution des JO à Londres - reconnaissent que l’olympisme et sa gestion sont devenus tout, sauf naïf.

    Là où Jacques Rogge est effectivement naïf, c’est quand il nous croit suffisamment idiots pour accepter un argument aussi stupide.

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