Escales est un catamaran Fountaine-Pajot Mahé 36 de 2007. Je navigue en solitaire, avec mon chien GG adoptée à Grenade, dans les Antilles, après une transatlantique début 2020.

Archives janvier 2020

    30 janvier 2020

  • [blog] Carnet de bord 2

    Mercredi 29

    La routine commence à se mettre en place : quand le soleil se rapproche de l’horizon, je donne 2 ou 3 tours au génois, ou prends un ris dans la grand voile.
    Puis je dîne, avec la nuit tombante et je m’allonge, le minuteur réglé sur 1h. Toutes les heures a minima, je surveille l’horizon et les instruments, pendant 5 bonnes minutes pour être sûr d’être bien réveillé. Puis je me recouche / rendors, jusqu’au matin.
    Pendant que l’eau du café chauffe, je largue les tours de génois (et le ris), puis je charge la météo. Et je prends mon café. Ensuite je regarde la météo, et me demande par quel meilleur chemin éviter les deux trous sans vent qui se dessinent. Je charge mes mails, prépare les réponses, et je joue un peu.
    L’après midi, je m’allonge et essaye de me reposer, mais ce n’est jamais guère possible, avec ce vent changeant, il faut régulièrement manœuvrer.

    Aujourd’hui la mer est grise : le ciel est très voilé. Hier elle était bleu foncé. Parfois elle s’énerve, avec des vagues qui croisent à 90° la longue houle de l’atlantique. Le bateau danse, tape, mais s’adapte. Et puis, presque soudainement, quelques heures plus tard, tout redevient calme, presque sans raison. Alors reprend le dandinement du catamaran qui se laisse porter par la houle, et parfois se prend à rêver de surf, sur une vague plus forte que l’autre.

    Je viens de passer le Mont du Tropique, qui culmine à près de 4000m de haut … par rapport au fond de la mer. Et bientôt je vais atteindre « La plaine abyssale du Cap Vert », plus de 5000m de fond !

    Encore un écrou qui a sauté, cette fois de la manille reliant la grand voile au vis de mulet ; décidément les gens de Delta Voile Marseille auront fait un travail de sagouin !

    Jeudi

    Le vent termine de se coucher avec le soleil levant. Il aura tenu la nuit, sur un fil mais je sentais bien qu’il allait lâcher. Pas trop dormi du coup, à guetter le moindre changement et régler le bateau pour qu’il en tire ce qu’il pouvait.

    Encore un morceau de plastique qui flotte, pas plus gros qu’une balle de tennis. C’est triste de voir ça.

    Le vent fini par se réveiller, plein est, assez inhabituel. Au moins je peux remettre les voiles et avoir un bon angle de marche, et la vitesse qui va avec (5.5kt pour 11kt).

    Je profite de ce soleil embrumé, et de cette navigation tranquille : première douche. Ingrédients : un seau d’eau de mer pour se mouiller (fraîche, l’eau !), du shampoing pour se laver, un autre seau d’eau pour rincer, et une bouteille d’eau (préalablement chauffée au soleil) pour se rincer du sel. On se sent comme neuf !
    Rachmaninov sur l’iPod, du soleil, peu de houle, le bateau qui avance bien … on est bien, hein Tintin ?

    La nuit tombe, le vent faiblit, la grand voile claque plus qu’elle ne fait avancer le bateau, ça sera une nuit au moteur, vraisemblablement

    Position du moment : 21°59N 21.21W
    Depuis le départ : 577 nM à 5,6 kn de moyenne

  • Vos commentaires

    • Le 31/01/20, Toujour la même ! En réponse à : Carnet de bord 2

      Merci pour les news.
      De tout coeur avec toi !
      Bisous

    28 janvier 2020

  • [blog] Entre marteau et enclume

    Dimanche 26

    Enfin ! 4 mois d’attente qui se terminent !
    J’ai vécu de belles amitiés à Arreciffe, mais je suis impatient d’être parti. Françoise et Guy sont gentiment venus me larguer les amarres, dans un vent très léger. La mer est plate, idéal pour une reprise
    Gran Canario s’étale lentement à mon bord, ses pétroliers, ses bateaux de prospection sous-marine, et les raffineries. Difficile dans ces conditions de lui trouver du charme.

    Je croise un banc d’une dizaine de dauphins, ils remontent vers le Nord. Deux d’entre-eux s’écartent, et viennent inspecter cette drôle de chose. Comme d’habitude, ils se mettent devant l’étrave et nagent de côté pour mieux m’observer.

    Au revoir, les Canaries

    Le vent finit par se lever, la mer aussi, il est temps de se préparer pour la nuit. Un timide quart de lune montante m’éclaire la route.

    Lundi

    La nuit a été bonne, si on peut dire. J’ai commencé par me reposer par tranche de 30 min, mais je n’ai pas réussi à dormir. Devant le -très peu- de bateaux sur l’eau, je suis passé à un rythme plus reposant : 10min de veille, 1h de sommeil. Je suis reposé.

    Belle journée, un ciel bleu avec quelques nuages. Le fond de l’air est frais. La mer est croisée et donc agitée, inconfortable comme prévu. Je tente au maximum d’aller au sud ouest, pour éviter deux zones de calmes qui se formeront d’ici 2 à 3 jours, j’espère passer dans le trou de souris qu’elles laisseront.

    Mardi

    J’ai longé les côtes de l’Afrique cette nuit, je me rapproche de Dakhla en Mauritanie. Du coup, les alarmes n’ont pas cessé, ni les crachats incompéhensibles dans la VHF. J’ai peu dormi. Je vire à l’ouest, toutes. Il est temps d’éviter cette zone du Cap Blanc, merdique à souhait avec ses haut-fond, et de sortir du trafic commercial.

    Le vent a faibli, pas un seul nuage à l’horizon, la journée est belle, et chaude. Pour la première fois j’enlève ma polaire \o/

    Le soleil va se coucher, bientôt. Je rage décidément de n’avoir pas installé d’hydro-générateur, je vais devoir faire une heure de moteur presque tous les jours visiblement :/

    Position du moment 24°13 Nord, 18°05 Ouest

    PS : Ce billet est publié par email (enfin, j’espère qu’il le sera bien !). Si vous laissez un commentaire, j’en serai avisé par mail également, mais je ne pourrai pas y répondre. Et si vous souhaitez m’écrire, vous pouvez utiliser le formulaire de contact.

  • Vos commentaires

    • Le 29/01/20, Paumé En réponse à : Entre marteau et enclume

      Merci des nouvelles 😙

    • Le 29/01/20, Marge En réponse à : Entre marteau et enclume

      On ne t’envie pas, mais on espère que tu es suffisamment barjot pour te faire plaisir dans ces conditions.
      Biz (d’un canari, aussi).

    • Le 29/01/20, Bernard et Pascale En réponse à : Entre marteau et enclume

      Quel plaisir pour nous qu’Escales ait retrouvé la route du grand large ! Nous suivons ta trace AIS et les conditions météo. Nous espérons que la houle va se calmer et te souhaitons de bonnes conditions de navigation !
      Amitiés B et P

    • Le 28/01/20, Ben c’est moi quoi. En réponse à : Entre marteau et enclume

      Bon je chouine, mais je suis contente pour toi. Fesse bouc me rappelle que l’année dernière on visitait la serre aux papillons au jardin botanique de Nancy et que Isis est là depuis 1 an.
      Bons vents ami et bisous.

    26 janvier 2020

  • [tweets]

    Quand tu dois attendre pour partir pcq une grosse barcasse fait des manœuvres (et au premier plan : son annexe) pic.twitter.com/fabjk9yzEc

    JPEG - 223 kio
  • 25 janvier 2020

  • [tweets]

    Ça, des Alizés ? 🤔

    Départ demain, les premiers jours vont être délicats à gérer pour éviter les bulles de vent 🤯

    Puis il va falloir aller très sud, pour arriver à chopper un flux régulier 🙏

    pic.twitter.com/c12Uef2Ym8

    JPEG - 57.2 kio
  • 21 janvier 2020

  • [tweets]

    Pas de départ prévu avant dimanche à priori, les bateaux copains de Tibor, partis dimanche de Lanzarote se retrouvent actuellement dans une bulle sans vent, à avancer à moins de 2 noeuds

  • 20 janvier 2020

  • [tweets]

    ✔️ convertisseur
    ✔️ démêler la bobine de 200m de drisse
    ✔️régler le mat / gréement
    ✔️changer le premier ris

    Restent l’avitaillement, les pleins (eau, gasoil), la lessive, .... On s’en rapproche !

    #transatlantique

  • 13 janvier 2020

  • [tweets]

    "Je ne sais pas comment je vais pouvoir terminer cette bière" (modèle : Nicotine, de @l .e.n.a_35 ) Hashtag 5e fête de départ https://ift.tt/30hr6Y8 #instagram pic.twitter.com/ZbhHXnUk1R

    JPEG - 77.8 kio
  • [tweets]

  • 10 janvier 2020

  • [tweets]

  • 4 janvier 2020

  • [blog] Parce qu’il faut partir

    J’ai reçu confirmation hier que le moteur était bien arrivé sur l’île (\o/), j’ai pris rendez-vous : l’intervention aura lieu lundi prochain, dans le port de Calero, tout près d’ici.

    Je réalise seulement aujourd’hui qu’il ne me reste plus "que" une semaine ici. Une semaine pour s’organiser, faire tout ce que j’ai pu remettre à plus tard depuis trois mois, une semaine pour profiter des amis que j’ai fini par me faire ici. Sept jours.

    J’ai soudain un peu de mélancolie, et de peur, de reprendre cette vie nomade, à peine commencée. J’imagine que c’est une réaction évidente après s’être arrêté aussi longtemps dans un endroit, avoir créé des liens, et des amitiés. Il n’y a pourtant rien, exactement rien, d’autre qui me retienne. Mais la vie est si douce ici.

    Samedi prochain, le 11 donc, j’arrive au bout des trois mois de réservation du port. J’ai pensé un moment à prolonger jusqu’au dimanche, pour gagner encore 24h avec eux, de toute façon rien ne se passera à Puerto Calero le dimanche.

    Mais je partirai samedi, parce que si je ne pars pas là, si je ne reprend pas mon long chemin maintenant, alors demain il sera trop tard, je serai encalaminé, sans forces aucune. Et dès que ce moteur sera monté, je serai à Las Palmas pour faire mes courses et les derniers préparatifs, avant le grand saut.

    C’est tout de même un drôle de rythme de vie qu’on se choisit, parfois …

    Coucher de soleil sur Arrecife, Lanzarote
blog | photos | tweets | Suivre la vie du site RSS 2.0 | made with SPIP depuis 2003