un Mahé 36 en vadrouille
Escales est un catamaran Fountaine-Pajot Mahé 36 de 2007. Je navigue en solitaire, avec mon chien GG adoptée à Grenade, dans les Antilles, après une transatlantique début 2020.
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A cette date, il y a un an, nous nous préparions à voguer vers Grenade, refuge désigné pour la période cyclonique.
Cette année, nous prenons plus notre temps, les contraintes (de frontières) sont moins fortes. Nous revoilà donc à trois bateaux à l’îlet Cabri, lieu de nos premiers confinements. Trois, seulement, sur plus de 20 bateaux qui pendant près de 4 mois, avaient vécu au gré des quizz et points VHF quotidiens.
Nous sommes seuls au mouillage, la faute, paraît-il, à ces deux ondes tropicales qui se dirigent vers les Antilles, et devraient nous amener du mauvais temps … un des modèles (un seul, cela dit, sur les 4 que je peux consulter) prévoit même jusqu’à 50 nœuds de vent, une bonne petite tempête tropicale, quoi.
Les marseillais (s’ils me lisent) se marreront, eux qui ont l’habitude du mistral qui, à 50 kt, n’est tout au plus qu’une bonne petite brise.
Bref, nous sommes bel et bien rentrés dans la saison humide.
La descente vers le sud continue, prochaine étape : la Martinique, une fois que ces deux ondes tropicales seront derrière nous.
Depuis deux mois, chaque fois que je suis à Deshaies, il est là, à quelques dizaines de mètres du ponton, quand je vais promener GiGi, assis sur sa chaise en plastique blanc, sa « terrasse » - ou plus probablement une ancienne pièce de sa maison protégée des grains par une vaste bâche en plastique blanc.
De loin (et sans mes lunettes) je distingue un homme aux cheveux blancs, mais pas encore (vraiment) vieux, peut être 65 ou 70 ans, en tout cas bien conservé. Il est toujours en short ou maillot de bain, souvent rouge. Et toujours seul.
Une fois seulement je l’ai rencontré, par hasard. C’était la mi-journée, il sortait du restaurant voisin, un plat de riz sur lequel trônait un superbe poisson encore entier à la main. Je lui ai souhaité bon appétit en le croisant, vu que son plat avait l’air bon, il m’a répondu que c’était toujours moins bon quand on était seul à table.
Ce n’est qu’en arrivant au ponton que je l’ai reconnu, il s’installait à sa table, avec son déjeuner.
Tous les jours que je suis à Deshaies, depuis deux mois, et que je sors GiGi, il est là, toujours seul, toujours sur sa terrasse improbable. Tous les jours il regarde la mer, et me regarde, ou GiGi, ou plutôt nous deux, lorsque j’arrive au ponton. Chaque fois, nous échangeons un salut de la main, je crois être le seul avec qui il fait ça.
Aujourd’hui, à la veille de quitter Deshaies - jusqu’en Novembre au moins -, je me suis arrêté devant sa maison avec mon dinghy, pour lui dire au revoir. J’espère bien continuer cet échange sans paroles la saison prochaine.
Voilà plus de deux mois maintenant que je traine mes guêtres en Guadeloupe, à découvrir le Grand Cul de Sac du Marin, et revisiter l’îlet Cochon, Marie Galante, les Saintes ou Deshaies.
La saison des pluies a commencé depuis quelques semaines, il est devenu rare, très rare ces jours-ci d’avoir une journée de soleil complète. Les batteries peinent à se recharger, et les affaires à sécher.
Le premier système météo a été nommé, le long des côtes américaines. Les prévisions annoncent une saison active, plutôt intense, mais c’est de toute façon la tendance de ces dernières années avec une augmentation, si ce n’est du nombre, tout du moins de l’intensité des ouragans dans cette région.
Nous étions tous, à cette époque l’année dernière, dans les starting-blocks pour rejoindre l’île de Grenade, qui nous assurait un abri, lorsque l’ouverture des autres îles était encore incertaine.
Cette année, les choses sont plus claires : Saint Vincent et les Grenadines et Grenade sont toutes les deux ouvertes, avec un protocole allégé pour les personnes vaccinées (test PCR à l’arrivée, et isolement le temps d’attente des résultats). Trinidad et Tobago sont toujours fermées, mais en voie de réouverture dit-on depuis plusieurs mois.
Bien sûr, les choses risquent encore de changer, et sans doute rapidement, avec la diffusion du variant delta / indien. Mais pour l’instant, nous savons que nous avons un abri sûr, quoi qu’il puisse arriver.
L’idée est donc de prendre le temps de la descente, d’abord en Martinique, puis dans les Grenadines. Ensuite, selon la météo, les envies, et tout le reste, il sera bien temps de voir s’il faut aller plus au sud, Grenade, Trinidad ou les ABC.
Réouverture des terrasses aujourd’hui \o/ #bouare #Guadeloupe (Feed generated with FetchRSS )
Vos commentaires
# Le 28/06/21, Marge En réponse à : Le vieil homme et la mer
Depuis deux mois, chaque fois que je sors sur ma terrasse, je le vois passer sur le ponton.
De loin (et sans mes lunettes) je distingue un homme aux cheveux bruns avec peut être un peu de blanc, pas vieux, peut être 50 ou 55 ans, en tout cas bien conservé. Il est toujours en short et tee-shirt. Et toujours avec son chien.
Une fois seulement je l’ai rencontré, par hasard. C’était la mi-journée, je sortais du restaurant voisin, avec un plat de riz sur lequel trônait un superbe poisson encore entier. Il m’a souhaité bon appétit, je lui ai répondu que c’était toujours moins bon quand on était seul à table.
Je l’ai revu passer le ponton, quand je me suis installé à table pour déjeuner.
Tous les jours, depuis deux mois, quand je sors sur ma terrasse pour regarder la mer, il passe par là, toujours avec son chien. Chaque fois, nous échangeons un salut de la main, il est le seul avec qui je fais ça.
Aujourd’hui, il s’est arrêté devant ma maison avec son dinghy et m’a fait signe. Je pense qu’il va partir vers le Sud. Je m’étais habitué à nos rencontres. J’espère bien continuer cet échange, avec ou sans paroles, s’il revient.
# Le 28/06/21, ydikoi En réponse à : Le vieil homme et la mer
Ahah ! Bien trouvé :)