Une évidence éclate dès le début de 120 Battements par minute : aujourd’hui les actions coup-de-poing d’Act Up-Paris des années 1990 ne seraient pas tolérées un seul instant par l’État, la police, et une grande partie de la classe politique. Après le 11-Septembre, l’état d’urgence imposé par le quinquennat Hollande et surtout la répression dans les quartiers et les banlieues, une telle explosion de colère militante serait réprimée avec violence. Lors de la projection au Festival de Cannes, la première scène, qui montre les jets de faux sang, a provoqué un « gasp » de la salle si puissant et si vocal qu’on a cru qu’il provenait aussi de la bande-son du film. Robin Campillo nous plonge avec force dans une épopée activiste qui n’a pas d’équivalent aujourd’hui. Cette jeunesse qui s’insurge et qui se défend en attaquant, l’État n’en veut plus.