Aujourd’hui était un jour un peu spécial.
D’abord, parce qu’il faisait - enfin - chaud, une température dans laquelle un être humain normalement constitué, et censé, peut vivre.
Mais aussi parce que, pour la troisième fois (en quatre mois !), la bestiole allait chez le vétérinaire pour un petit pépin de santé.
Après la conjonctivite, puis la boîte d’anti-depresseurs avalée en mode revenge, c’était au tour de la gastrite de tester l’accoutumance de GiGi. Bref, aujourd’hui, elle a eu droit à un traitement de faveur, entre bile, refus de manger, douleurs ventrales et autres gargouillis ; et donc plusieurs sorties - on ne sait jamais, d’ici que son délire gastrique débouche sur un débordement incontrôlé du flux intestinal, autant que ça se fasse dans la rue !
Nous revenions donc, tranquillement, d’une joyeuse petite demi heure au parc avec le schnauzer (enfin, c’en est pas un, mais j’oublie tout le temps le nom de sa race), les deux batards qu’elle ignore royalement, le jack Russel qui, ivre de son odeur, lui lèche les lèvres (!!!). On allait tranquillement, enfin, autant qu’on pouvait vu qu’on était contre le flot de touristes qui remontait la rue (et quand je dis « on », c’est moi, elle, elle suivait autant qu’elle pouvait et que mes coups de collier lui permettaient !), quand tout d’un coup, alors qu’on avait commencé à traverser, en dehors des passages cloutés, bien sûr …
Monsieur ? Monsieur !
…
Vous permettez que je caresse votre chien ?
Parce que ça fait un moment que je l’ai repéré, dans la foule, et je veux le caresser !
Dans de tels cas, il n’y a rien à faire, ni à dire. C’est plié. Le temps de remonter sur le trottoir, auprès du sexagénaire accompagnateur à l’œil goguenard, et la jeune quadragénaire est déjà à 4 pattes, la tête de GiGi entre les mains, à lui faire des bisous partout, du bout du nez à l’œil en passant par les oreilles et le sommet du crâne. Et la bête, brave bête, lui répond gentiment, du bout de la langue, chaque fois que le visage est à sa portée.
L’affaire a bien duré plusieurs minutes. Et je voudrais vous y voir, vous, une femme à vos pieds en train de baiser votre chien qui pour le coup vous a totalement oublié, un sexagénaire à vos côtés vaguement éberlué mais sommes toutes malgré tout habitué, essayant tout de même de rigoler de la situation, et moi … moi le pauvre couillon dont on se fout, forcément, la seule chose qu’on ait remarqué, et depuis longtemps, c’est elle . elle qui est le sujet de conversation de ces quelques minutes, bien sûr, et d’où elle vient, et quel est son âge, et est-ce qu’elle est gentille mais oui bien sûr qu’elle est gentille vu comme elle me lèche le visage, et qu’elle est belle, oh oui qu’elle est belle et qu’elle est gentille etc.
Bref… la bestiole en est sortie en se léchant les babines (le goût du fond de teint, j’imagine ?), la queue bien droite (t’as vu, comme je les amène toutes à toi ?), fière de son travail et de son pouvoir de séduction, comme si elle en doutait, la garce.
Il ne manque plus qu’elle apprenne à faire ça avec les garçons, et ça sera parfait.
Enfin, supportable.
Vos commentaires
# Le 19/03/20, RAL3020 En réponse à : Une époque formidable !
Et surtout, les gens se remettent à écrire sur des blogs ! ^^
# Le 19/03/20, ydikoi En réponse à : Une époque formidable !
Et surtout, les gens se remettent à écrire sur des blogs ! ^^
Ca je pense que ça sera l’effet le moins durable ;-)
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# Le 19/03/20, Matoo En réponse à : Une époque formidable !
Les bouleversements économiques/sociaux vont être tels qu’on aura bien un avant/après, c’est certain. La seule chose qui nous sauvera peut-être c’est qu’aucun pays n’est épargné, et donc on aura au moins cette base commune... C’est mince.
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# Le 19/03/20, la mume En réponse à : Une époque formidable !
Vieille je suis, je me souviens...
De nos papotages sur mon lieu de travail (ministère anciens combattants) qui un jour c’est sûr disparaîtrait,
la Chine...c’est bien loin Alain Peyrefitte nous annonçait son éveil et que nous serions « inquiets ».
C’était en 1967 environ, mes collègues sont « ailleurs »...
Je médite depuis mon confinement sur ces années passées, je suis assez satisfaite de mon pronostique,
« faudra bien s’y faire » profiter du bon et ranger nos déceptions et chagrins, s’efforcer de faire... au moins mal, être bienveillant avec les autres bipèdes...nous sommes tous égaux...au bout de la route.
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