Voilà l’article le plus intéressant que j’aie lu sur ce sujet qui me laissait de marbre, et me rend tout autant irrésolu après l’avoir lu
Réduire la race à la biologie, ce serait oublier la dimension sociale de ce terme, et ses terribles conséquences. L’esclavage, le colonialisme, l’eugénisme et l’extermination des juifs par le nazisme.
Ce serait aussi oublier que le besoin d’ordonner la diversité humaine s’est toujours accompagné de sa hiérarchisation. Et que le mot « race » a vite trouvé ses corollaires, « inférieure » et « supérieure ». Une réalité historique que la France connaît d’autant mieux qu’elle fut une des grandes puissances coloniales du monde occidental.
Au XIXe siècle, la plupart des Européens croyaient à la supériorité de la race blanche. La République française comme les autres. Sans cette conviction, la colonisation aurait-elle seulement été possible au pays des droits de l’homme ? (…)
Symbole puissant pour les uns, cache-misère pour les autres, la suppression du mot « race » de nos textes fondateurs soulève plus d’interrogations qu’elle n’apporte de solutions. C’est son mérite, mais aussi sa faiblesse.
[LeMonde] Fin de « race »