Quand Eliot vient me voir, il n’a pas d’a priori sur l’altérité, mais ça l’intéresse et il m’interroge. Si nous faisions chacun la même chose, interroger l’autre sans a priori, nous nous enrichirions des autres cultures, nous découvririons tous nos points communs et le monde vivrait plus en paix. Nous avons oublié ce désir d’établir une relation sans dépendance, sans contrepartie, qui enrichit et apaise. C’est le « apprivoise-moi » de Saint-Exupéry. Le renard ne comprendra jamais le Petit Prince et je ne comprendrai jamais Eliot, mais cette tentative crée un lien paisible. La société des cachalots est aussi un modèle de solidarité et d’altruisme. S’ils ont réussi à survivre, c’est grâce à cela. Ils peuvent encore nous réapprendre les vertus du temps libre. Et de l’inutile, qui est essentiel. Si on y réfléchit, que recherche-t-on, tous ? Une forme de bien-être. Après avoir satisfait leurs besoins élémentaires, les cachalots passent leur temps à être bien et à caresser les autres. Pas mal !