Acte 1 : Le Monde publie un article sur le conseil national du MODEM qui aura lieu demain dimanche : Européennes : le MoDem joue son va-tout. Il commence ainsi la conclusion de l’article :
La déception est au rendez-vous. Ainsi, une des figures de la « blogosphère » démocrate, Quitterie Delmas, symbole de la relève issue de la campagne présidentielle, a-t-elle quitté le mouvement, regrettant un « gâchis ». […]
Acte II : Quitterie répond à Patrick Roger, le journaliste du Monde, l’accusant de faire un “amalgame d’antologie. Dans la forme, dans le temps, sur le fond”.
Elle publie dans la foulée un long billet dans lequel elle annonce son retrait de la politique (au sens des appareils) et donc du modem.
Acte III : Christophe Ginistry accuse à mots (pas très) couverts Quitterie de mentir :
Donc elle aurait écrit : je n’ai pas eu la région que je voulais, je n’ai pas pu être porte-parole donc j’ai décidé de rejoindre Ségolène Royal, tout cela aurait été beaucoup plus vrai
Quitterie dément dans un commentaire, censuré une première fois par Ginistry.
Entr’acte.
Quitterie, je l’ai rencontrée une fois, presque en tête-à-tête. Voilà ce que j’avais écris … ailleurs :
j’ai rencontré des gens biens … hier soir, à une réunion où j’étais allé en curieux.
Face à moi, face à nous, une alliance improbable - du moins, tout autant que celle que je représentais avec celui que j’accompagnais, c’est dire - entre l’altermondialisme le plus militant, et le libéralisme assumé, pas celui qui veut rétablir la loi de la jungle, mais qui prétend remettre du sens à nos vies, à la politique, à l’économie.
Comment ça ils ne sont pas si différents ?Deux heures de discussion sur une révolution à venir, je ne sais pas si peux en parler en ce moment, mais dont il faudra bien parler, le moment venu, parce que, comme dirait l’autre, ça va grave déchirer sa race. Une révolution douce, par la pratique, illustration de cette citation :
On ne change pas les choses en combattant la réalité existante,
pour changer quelque chose, construisez un modèle qui rendra inutile l’ancien
Buckminster FullerDes gens bien. Qui vont au fond de leurs idées, qui s’en donnent les moyens, pas parce qu’ils pensent se faire des zillions, pas parce que ça les rendra célèbres (ils le sont déjà, en plus …), mais parce qu’ils veulent changer un monde qui leur paraît dangereux. Des gens dont le but n’est pas de se mettre d’accord, mais de s’accorder (c’est pas de moi, mais de lui)
(je zappe la suite où je ne parlais que de lui … argh encore ;-) )
Aujourd’hui, dans sa note, j’ai retrouvé cette Quitterie là, celle avec qui nous avions discuté pendant plus d’une heure.
Et son argumentation sur ces systèmes, politiques et médiatiques, qui ne peuvent ni ne veulent se réformer me paraît évidente.
Depuis l’avènement d’internet se dessine une nouvelle société, qui n’en est encore qu’à ses balbutiements. Les débats sur l’accès à la culture, ou les réflexions de Narvic sur l’avenir du journalisme, par exemple, en sont d’excellentes illustrations.
Nous sommes également nombreux à pressentir, particulièrement depuis l’éclatement de la crise économique actuelle, que notre modèle, politique et économique, est arrivée à bout de souffle, 20 ans après avoir triomphé du communisme. Là aussi, tout reste à faire & inventer. Mais nos politiques, président en tête, ne savent qu’employer les vieilles recettes (relance de la consommation vs. relance de l’investissement ; politique politicarde, …) en guise de rupture promise.
Plus qu’un statut quo, c’est véritablement une crispation de représentants d’un autre monde, les dinosaures d’un monde en voie de disparition qui s’accrochent à leurs certitudes ; les mêmes qui prédisaient la fin du monde à la révolution industrielle ; qui voyaient l’instrument du diable dans le téléphone … Jeunes ou vieux, ils sont irrémédiablement condamnés à disparaître.
Depuis plusieurs semaines, déjà, comme elle (mais moi, j’ai encore du mal) :
J’éteins ma télé. J’arrête le fil AFP. J’arrête de hurler, d’être choquée, de dénoncer, d’être divisée. Ils vont plus vite. Avec leurs armes, ils ont déjà gagné. Des moyens médiatiques surpuissants. Pour nous endormir. Pour nous disperser. Pour décider à notre place.
Comme elle le dit, tout celà n’est encore qu’une utopie, cette société future reste à inventer. Et ce ne sont pas eux qui le feront, ces tenants d’une société déjà mourante.
Je ne veux pas du grand soir. Je veux des petits matins qui changent, concrètement. A trois, à 10, à 20, à 100, à mille, à dix mille, à 500 000, à des millions.
Nous sommes le changement. Personne ne peut accepter de le voir, d’en prendre conscience, de prendre ses responsabilités, à part nous.
Nous devons conduire ce changement.