Le plan B est donc en marche : la recherche d’un embarquement à (presque) tout prix. Bien sûr l’objectif n’est pas de partir sur la première galère venue (quoi que, vu mon patronyme ...), ni avec le premier Marin d’eau douce. Non, il y a quelques vérifications de base à effectuer, surtout le CV du capitaine. Sur le type de bateau, nombre d’équipiers et programme, par contre, les choix sont grand ouverts.
Mais voilà, il y a un (gros) hic : je ne peux pas partir pour l’instant, je n’ai pas mon passeport. Pourtant je suis allé me renseigner, je sais tout ce qui est nécessaire et d’abord ma fiche d’état civil.
Hop hop, ni une ni deux, puisque nous sommes dans une e-administration moderne, je vais sur dijon.fr et je fais ma demande. Et j’attends. Et j’attends. Et j’attends … (encore).
Et voilà mon premier embarquement qui me passe de façon sûre sous le nez, avec 10 jours de retard déjà, je suis sûr de ne pas avoir mon passeport à temps.
Pourquoi tu ne vas pas le chercher directement ? me demande Fab. Bah oui, c’est vrai ça, si l’e-administration ne fonctionne pas, pourquoi ne pas prendre le train ?
Alors aujourd’hui j’ai pris le train. Enfin, j’ai commencé par essayer de trouver un taxi pour aller à la gare, j’étais un peu juste. Je n’ai mis qu’un quart d’heure à en trouver, fin de matinée en plein centre de Paris. Sûrement un mauvais exemple puisqu’il y en a tellement assez que leur nombre n’a pas changé depuis 1945.
Je serai resté deux heures à Dijon, dont 3 minutes montre en main dans le bureau de l’État Civil.
Débarqué à 13h à la gare, j’étais à 13h25 à la Mairie (qui ouvrait à 13h30), reparti à 13h33, à la gare à 14h00. Par chance, un train partait cinq minutes plus tard, et j’avais justement pris la peine de prendre un billet de train (plus cher, bien sûr) qui me permette de changer au dernier moment.
Mais visiblement, la SNCF avait dû écrire un avenant en petit caractère, spécifiant que le changement n’était possible que dans une limite raisonnable pour les ordinateurs du système d’information, bien connu pour être réactif et performant ; puisqu’à 14h00 il m’était impossible de réserver une place dans le train de 14h05, il n’existait tout simplement pas !
(Et puis, puisqu’on parle d’elle, une petite digression vers la SNCF et son président Guillaume Pépy, qui vient d’annoncer 500 millions de pertes : la gare de Dijon vient de passer plus de deux ans en chantier. Certes c’était pour refaire l’esplanade, qui en avait bien besoin, mais aussi de nouveaux « salons de vente », un pour le TER et un grande ligne ; et un tout nouveau relais H, grand, sublime. Mais les toilettes sont toujours en bout de couloir, deux urinoirs (dont un bâché) et trois cabines, dont deux en dérangement. C’est vieux, petit, mal éclairé, cassé et ça pue. Par contre, une belle et grosse camera de surveillance.
C’est sûr, faire de l’argent en louant des emplacements commerciaux, c’est sûrement bien. Mais ne pas oublier que le cœur de métier, c’est l’accueil et le transport de personnes (et non de bétail), ça serait encore mieux et aiderait peut être à faire prendre le train plus souvent ?)
Bref, voilà, ce que notre belle administration électronique n’a pas réussi à me fournir en 10 jours (ni à me tenir au courant de ma demande), je l’ai obtenu en deux fois 2h de train et 3 minutes dans un bureau.
Mais au fond, est-ce une surprise dans un pays où les politiques ne parlent d’Internet que pour le diaboliser ?