Voilà que le Pape défend la liberté d’expression et ses limites, déclare que « Tuer au nom de Dieu est une aberration », mais dans le même temps semble trouver des circonstances atténuantes, trouvant « normal » de répondre à une insulte par la violence :
“Car il est vrai qu’il ne faut pas réagir violemment, mais si M. Gasbarri (responsable du voyage en Asie, debout à ses côtés, ndlr) qui est un grand ami dit un gros mot sur ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup de poing ! C’est normal… On ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi !“ [1]
C’est une position sur laquelle sur retrouvent nombre de religieux en France (à l’exception notable du Grand Rabbin [2])
Mais voilà.
Je réfute à ces personnes toute autorité pour décider de ce qu’on peut moquer, caricaturer, insulter, rabaisser, humilier, quand ce sont ces mêmes personnes qui ont passé des mois, des années à caricaturer, humilier, rabaisser, vilipender urbi et orbi que ce que je suis, ce que je représenterais, ce que nous sommes, ce que nous représent(eri)ons.
Ce sont les mêmes personnes qui n’arrivent même pas à inclure dans un texte officiel la simple phrase « Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne ».
Il ne combattent pas pour le respect, car ne pas montrer n’est pas respecter. Respecter, c’est accepter non seulement l’avis différent, mais la proclamation, l’existence au vu et au su de tous de cette différence.
Non, ils veulent définir de manière unilatérale ce qui peut être caricaturable, ce dont il est permis de rire, selon leurs propres critères, pour que seules soient prises en compte leurs autorisations, et leurs interdictions, à leur bon vouloir discrétionnaire. Ils veulent bien que l’on rie, mais uniquement sur ce qui leur agrée.
(Bref, je suis en train de devenir un laïcard de bas étage. Paix à mon âme.)