Archives septembre 2014

    24 septembre 2014

  • [blog] Cohérence oui, mais point trop n’en faut

    Si la manif des odieux était cohérente dans son refus de la marchandisation du corps humain, elle s’opposerait aux propositions du MEDEF visant à réduire le niveau du SMIC et ainsi faire de la capacité de travail de l’homme une variable soumise à des considérations économiques dépendantes du marché.

    Mais voilà, la manif des odieux n’est pas cohérente, et penche même plutôt à droite (toutes).

    Elle refuse donc d’un côté que des adultes (a priori) responsables disposent de leur corps comme ils le souhaitent, dans les termes qui leur agrée ;

    Mais elle accepte par contre, sans aucun problème, qu’on décide à leur place combien ces mêmes adultes (a priori) responsables valent sur le marché du travail, au coup par coup, au gré des besoins, les positionnant ainsi ni plus ni moins au même niveau que la plus communes des matières premières, au niveau de n’importe quelle marchandise qui s’achète et se vend.

    Cohérence oui, mais point trop n’en faut.

  • Vos commentaires

    23 septembre 2014

  • [web] Harcèlement de rue

    Alors oui, je sais, il y a les “ouaich la miss” et les “madmouazel, t’es très très charmante”. Mais il n’y a pas de mystères les gens : si les banlieusards et les scarlas sont un peu en avance sur le harcèlement de rue, c’est que la harcèlement de bureau et le harcèlement de bar sont déjà pris. C’est qu’en fait, les banlieusards et les scarlas, on n’a pas trop envie de les voir ailleurs que dans la rue. Les banlieusards, les lascars et les ouaichs investissent l’espace qu’on leur laisse. Je ne dis pas que leur sexisme est moins grave ou moins violent. Je dis qu’il serait temps d’arrêter de ne parler que de celui-ci. Pendant qu’on s’acharne sur celui-ci, celui-là s’assied, déplie ses jambes et s’installe.

    Et de remettre les choses à leur place :

    Non, ce qui est révoltant, ce n’est pas de se faire draguer par un homme de classe inférieure. Non, ce qui est vexant, ce n’est pas qu’il me prenne pour une fille de son quartier.

    Non, le problème n’est pas que son vocabulaire ou sa répartie soit limitées et que sa drague manque de prose ou de mots à trois syllabes.

    Ce qui est révoltant c’est d’être sexualisée, tout le temps, tous les jours, dans tous les contextes.

    Ce qui est vexant, c’est la banalisation de l’insulte sexiste dans l’espace public.

    Le problème c’est que me sens moins légitime à aller et venir dans cet espace. Le problème c’est que malgré mon droit inaliénable de me promener, j’ai envie de m’excuser d’être présente, je me sens comme une intruse sur le pavé, comme une invitée suspecte dont on épierait les faits et gestes. Et le cul.

    Qu’on se le dise une fois pour toute : Le harcèlement de rue n’a pas d’origine géographique, de religion ou de culture (à part celle du viol). Le harcèlement de rue est la conséquence du patriarcat. Et le patriarcat n’est pas défendu par les seuls banlieusards, mais par tous ceux qui croient et affirment qu’il est le fait des autres. Le patriarcat porte autant le costard-cravate Hugo Boss que le survêt Lacoste ou le jean Célio. Mais il semblerait qu’il soit plus aisé de se plaindre de l’autre que de l’un…

    Via : As Clemmie Wonders · Du caractère polymorphe et multicolore du relou en milieu urbain

  • 16 septembre 2014

  • [web] Terrorisme : un projet de loi dangereux

    Dès 1978, la Cour européenne s’était alarmée de ces dérives de l’Etat de droit, dans son arrêt Klass contre Allemagne : « Consciente du danger inhérent à pareille loi de surveillance de saper, voire de détruire la démocratie au motif de la défendre, la Cour affirme que les Etats ne sauraient prendre, au nom de la lutte contre l’espionnage et le terrorisme, n’importe quelle mesure jugée appropriée. »

    Les socialistes ont baissé la garde. Le rapport du socialiste Jean-Jacques Urvoas – président de la commission des lois de l’Assemblée – et de son collègue Christophe Cavard rejetait en mai 2013 la tentation de créer un nouveau délit d’entreprise terroriste individuelle. Un an plus tard, ils s’y sont ralliés, à l’unisson de l’opposition, portant encore plus loin l’incrimination d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste : ce délit, créé en 1996, permet des interpellations à titre préventif, et non plus seulement sur un début d’exécution.

    Via : L’édito du Monde

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