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[blog] Autopsie d’un tweet-clash

mardi 16 mars 2010

Je rentrais tranquillou de mon week-end sympa, entre une manif réussie et des élections qui ont claqué bien fort chez qui il fallait, bref, de bonne humeur. Et dans la masse des alertes que j’ai programmé sur le net, il en est deux qui font tilt dans ma tête, deux twitts auxquels je m’empresse de répondre, sur un ton que j’estime plutôt léger :

jmplanche : Honte d’être motard cette après midi ... C’est quoi cette meute d’abrutis manipulés qui bouchent tout ? http://twitpic.com/18cezj

ydikoi : @jmplanche merci pour l’abruti, et pour le manipulateur … on peut ne pas savoir / être d’accord, sans pour autant insulter les autres non ?

Et l’autre, d’une veine sensiblement identique :

ccuq : bienvenue dans un monde où la #ffmc se croit la représentante de tous les motards. Dans ces cas là je laisse l’Africa à la maison

ydikoi : @ccuq heureusement non, la #ffmc ne prétend pas représenter *tous* les motards

Et soudainement, en deux ou trois réponses, les deux conversations sont parties en vrac, sur la base de lieux-communs et idées pré-conçues : pour l’un, il ne peut avoir mal compris ce qu’on lui disait, et rien ne change, ni les hommes, ni les structures ; pour l’autre, qui traite les motards manifestants "d’abrutis et de manipulés", il est tout étonné que je lui suggère de s’informer plutôt que me reprocher de ne pas savoir pourquoi on manifestait.

Me voilà finalement traité de politicard, et la FFMC avec, avec des certitudes "effrayantes".

Premier constat :

Plus de 15 ans après le départ de l’internet "grand public", il en va de twitter comme d’IRC, et les forums, à l’époque : c’est un nid à trolls. Même quand on s’appelle Jean Michel Planche, et qu’on a été un des pionniers de l’internet.

Deuxième constat :

Même des personnes (a priori) intelligentes, qui connaissent par cœur ces mécanismes là, (re)tombent dedans et oublient d’agiter les neurones avant d’appuyer sur la touche entrée. Peut être encore plus avec twitter qu’avec IRC ou les forums, qui consacre encore plus l’instantanéité au dépends de la réflexion et de la pertinence.

Troisième constat :

Ca m’a énervé, grave.
Ca m’a énervé de voir qu’un mec comme Planche, certes controversé dans ses prises de positions, mais malgré tout au dessus de la moyenne en terme de réflexion, pouvait être aussi bloqué sur un sujet sur lequel, apparemment, il a déjà une opinion.
Et ça m’a encore plus énervé de voir que je m’énervais pour ça. Une fois de plus, je suis tombé dans le panneau, croyant qu’avec un type “intelligent” il serait possible d’avoir une discussion sérieuse, peut être pas de nature à le faire changer d’avis, mais en tout cas à lui faire comprendre que, pour différentes qu’elles soient, nos positions n’en étaient pas moins entendables. Naïveté quand tu nous tiens.

Quatrième constat :

tweet-clash.pdf
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L’un comme l’autre (je ne connais pas le deuxième) ne pouvait pas savoir pourquoi je me permettais ces remarques, ni que je parlais en totale connaissance de cause, et de maîtrise, de ce sujet ; ce qui n’a pas dû les aider à accepter une remise en cause de leur opinions respectives. A leur décharge.

Et pour ceux qui voudraient les revivres, les conversations sont disponibles ici : avec JM Planche et avec ccuq (attention, il faut commencer en bas), ou alors en regardant le fichier ci-dessous, où j’ai remis les deux conversations côté à côte.

Mais, purée, ce qu’ils m’ont énervé, tous les deux !

Vos commentaires

  • Le 22/03/10, Bashô En réponse à : Autopsie d’un tweet-clash

    Je ne sais pas si je dois le dire mais en tant que jeune automobiliste, j’ai tendance à me méfier des motards : se faufilant partout et avec fracas...

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