Il y a encore quelque semaines, j’en parlais seulement de temps à autres avec le Dr Krollspell, essentiellement pour m’étonner que ce ne soit pas plus présent, ma peur que cette envie disparaisse un jour, jusqu’au moment où il serait finalement trop tard. Sa réponse était invariable : “Mais voyons Ydikoi, ça ne fait que 9 mois”.
Mais à force de l’évoquer, cette simple inquiétude a petit à petit laissé la place à une vraie réflexion sur ce qui me manquait encore. A repenser tous les éléments, remettre à plat tout ce qui me paraissait hier encore des impondérables, j’en suis finalement venu à reprendre le projet de zéro, le remanier et l’affiner, pour arriver à ce moment si particulier où il n’existe plus de doutes, juste une certitude, un moment intense où on ne doute de rien ni de personne, et de soi en premier.
C’est donc aujourd’hui un fait : d’ici quelques mois, je pars.
Où ?
Ma curiosité naturelle, et ma soif de paysages grandioses, m’amenaient sans cesse sur ces deux programmes assez éloignés l’un de l’autre, et donc inconciliables : le grand nord (comme Marc), ou grand sud (comme Tibao) - finalement la même chose, seul l’hémisphère change ; mais aussi les tropiques, comme tous ceux qui m’ont fait rêvé et envier cette longue route. Seulement voilà, entre le grand froid et le grand chaud, il faut choisir, à programme différent, organisation différente. Ce sera l’Ouest, les Antilles d’abord, et le Pacifique ensuite, ses atolls au nom magique, ses vahinés, ses couchers de soleil, sa paix.
Comment ?
Depuis mes débuts à la voile, il y a plus de 25 ans maintenant, je restais focalisé sur une marque de bateau en particulier, qui évoque pour tout voileux l’évasion et le grand voyage : Alubat et ses Ovnis : voiliers marins et sûrs, construits en aluminium à une époque où l’on ne savait faire autre chose qu’un plastique pas toujours de bonne qualité ; dériveur intégral capable de s’échouer sur la première plage venue. Problème, si mon convoyage s’était fait sur un Alubat, il était grand, hors de portée de ma bourse et de mes capacités physiques ; et mon inspection de celui qui me conviendrait, au salon nautique, ne m’avait pas laissé l’impression que je me sentirais à l’aise.
J’ai donc regardé finalement regardé ailleurs, pour trouver un bateau qui allie l’avantage du bois (légèreté), du plastique (entretien), et de l’aluminium (solidité), avec une organisation intérieure ou extérieure dans laquelle je me sente tout de suite confortable ; et qui par ailleurs corresponde au cahier des charges que je me suis fixé (programme, espace à bord, autonomie, sécurité, …) : le RM 1050.
Quand ?
Ce n’est pas parce qu’on se déclare circum navigateur qu’on le devient sur le moment. Il reste beaucoup à faire : trouver un bateau, le financer, l’équiper, le prendre en main, l’avitailler, remplir toute la paperasserie, …
Je suis, sur ce plan là, relativement raisonnable : je me donne un an pour trouver le bateau et l’équiper, ce qui me laissera quelques mois (avril 2011 à septembre) pour le prendre en main, en équipage réduit d’abord et finalement en solitaire. Et ce délai ne sera pas de trop pour liquider ce qui doit l’être, ne prendre personne en traître, et surtout Papa et Mamandikoi qui n’auront pas trop de tout ce temps pour commencer à se faire l’idée.
En septembre 2011, ça sera le vrai départ : descendre tranquillement vers le sud de l’Europe, puis les Canaries, puis profiter des Alisées pour gagner les Antilles. Puis, après une saison dans l’arc antillais, lorsque les cyclones commenceront à pointer le bout de leur nez, je rejoindrai Panama pour traverser le Pacifique et rejoindre celles qui m’ont toujours fait rêver : Marquises, Société, Wallis & Futuna, Polynésie, Maldives, Seychelles, …
Vos commentaires
# Le 04/05/10, Miaou En réponse à : C’est pas l’homme …
Ce post me laisse quelque peu mélancolique à l’idée de savoir que tu ne seras plus à portée de pieds ou de roues pendant longtemps. Un peu plus quand je me rend compte que nous nous sommes perdus de vue.
Mais trêve de mélancolie, car c’est aussi un sentiment de joie de te voir matérialiser ce rêve qui te tient à coeur. Un peu de jalousie également évidemment, mais qui saura rester saine (je la garde à l’oeil).
Bon courage et bonne chance
A.
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# Le 20/04/10, H En réponse à : C’est pas l’homme …
Il n’y a ’radicalité de changement’ que dans le « véhicule » (et la place dont il dispose), sinon, les fondamentaux ne sont pas si différents, au delà des apparences - il me semble bien l’avoir lu quelque part ici :-)
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# Le 15/04/10, Twigga En réponse à : C’est pas l’homme …
Après la RT 1200, le RM 1200.
Effectivement, la radicalité du changement impressionne !!!
Garde le cap et n’oublies pas qu’il te faudra tirer des bords...
V
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# Le 07/04/10, Ydikoi En réponse à : C’est pas l’homme …
Non, pas que … le début de l’histoire est là, à lire de bas en haut bien sûr.
Et heureusement la technique permet maintenant de faciliter les conditions de navigation, dans ce cas précis, ceci
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# Le 07/04/10, Bashô En réponse à : C’est pas l’homme …
Ah ce n’était pas qu’un poisson d’avril ?... Mais le ferez-vous seul ? Je demande parce que j’ai de très bons amis, grands navigateurs devant l’éternel, et ils m’ont raconté qu’une des contraintes les plus pénibles était -lorsqu’ils étaient en haute mer- de devoir jeter un coup d’oeil tous les 1/4h dehors pour vérifier qu’on ne risquait pas de faire connaissance avec un cargo.
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# Le 07/04/10, Ydikoi En réponse à : C’est pas l’homme …
(Et pour Philou … je l’avais pas vu, lui, c’est pas le contraire ;-) )
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# Le 07/04/10, Ydikoi En réponse à : C’est pas l’homme …
En fait, je me suis trompé pour le bateau, il s’agit du 10.50m, et non pas du 1200. Ce sont les bonnes photos et le bon lien, par contre.
Le seul poisson d’avril ici, c’était la date de publication. Sinon, tout le reste se réalisera, j’y travaille, j’y travaille …
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# Le 05/04/10, France En réponse à : C’est pas l’homme …
La photo sur le vendredi saint... (oui je sais... mais j’ai pas voulu créer un compte machin pour mettre un commentaire... bon bref), le type, presque à moitié coupé à droite de l’image, sur la marche ; le chauve... (oui, çui là !) ben on dirait Philippe, non ? Qu’est-ce qu’il fout là ? ;o)))
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# Le 03/04/10, France En réponse à : C’est pas l’homme …
Garde quand même l’idée pour le bateau... y a un M et un 1200 dans le nom, c’est bon signe.
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# Le 02/04/10, Ydikoi En réponse à : C’est pas l’homme …
Tsssss, rien oublié du tout, je n’allais pas mettre le logo avant la fin de la journée complète, alors que j’avais déjà laissé un indice, nanmé !
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