La traversée depuis Toulon passe plutôt vite, malgré les efforts constants des employés de Corsica Ferries pour rendre le voyage désagréable.
Au départ, dans le bordel le plus total, motos et voitures embarquant ensemble, ils commencent par "oublier" de sangler près de la moitié des motos présentes (une trentaine, dont les 14 du club), nous devons donc l’assurer nous même.
Au bar ensuite, comme au restaurant, on se fait japper dessus (il n’y a pas d’autres mots) pour, au choix, passer à la caisse avant de commander ; ne plus demander un peu de moutarde avec le sandwich (« si tous les clients étaient comme vous, on en sortirait pas ! »), tout cela dans un français exécrable dû sans doute à la politique d’embauche privilégiant visiblement la capacité de travail au sens du relationnel. Mais il est vrai que face au grèves à répétition de la SNCM, il ne faut pas être exigeant, sans doute …
Mais enfin … les Sanguinaires sont en vue, et donc l’entrée de la rade d’Ajaccio. Assez vite, dans le même bordel qu’à l’aller, voitures et moto sont déchargées, les deux groupes se séparent, même destination de Filitosa, mais rythme différent. L’occasion de vérifier que tous ceux qui ont postulé pour le groupe rapide plus énergique ne vont pas se mettre au tas dès le premier virage.
Et le verdict est assez vite sans appel. Même si nous n’allons pas très vite, juste une allure raisonnablement soutenue, même si personne ne se met en situation d’être au tas, on voit tout de suite ceux qui n’ont pas de formation particulière, qui jouent à l’excès des freins (pour se repositionner dans les virages) et de l’accélérateur, parfois avec des positionnements limites, voire très limites.
Quant à moi, je prends un malin plaisir, calé sur la troisième, à aborder les pif-paf à allure régulière, coller au cul de l’hayabusa ou du cbr qui me précède, pour le laisser filer dans la ligne droite, sans toucher aux gaz, et lui recoller au cul au virage suivant … c’est mesquin, c’est petit, mais c’est jouissif :-D
J’ai fait mon premier stage AFDM il y a près de cinq ans maintenant, mais c’est finalement la première fois que j’ai l’occasion de rouler (vraiment rouler) en groupe, et donc comparer la technique issue du stage à d’autres. Et le vrai plaisir est que, en plus d’être bonne pour l’ego, elle m’a donné un sentiment de sécurité réel, n’ayant jamais été pris par surprise (sauf une fois, mais j’en reparlerai), là où d’autres ont parfois frôlé des rétroviseurs d’un peu trop près certaines fois.
Finalement, nous arrivons à Aullène, petit village perdu dans le centre sud de la Corse, à 800 mètres d’altitude. Pays frais, mais faut-il le rappeler, superbe ! et, c’est plus étonnant pour moi, accueillant : Jeannot, le grand père, qui fait l’article de son pays sans fin, sa fille, discrète, qui gère l’hôtel, et Gillou, le petit fils, regard charmeur mais pour qui « la tradition se perd, les femmes ne sont plus aussi soumises qu’avant ».
Aullène, son hôtel détenu depuis 6 générations par la même famille, ses cochons, ses routes, sa vue … 3 jours d’arrêt.
Vos commentaires
# Le 19/05/09, Ydikoi En réponse à : Corse, étape 2 : mise en bouche
oh, une mob :)
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# Le 18/05/09, François En réponse à : Corse, étape 2 : mise en bouche
touch down
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# Le 15/05/09, France En réponse à : Corse, étape 2 : mise en bouche
Tes photos sont magnifiques...
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