Tout d’un coup, trois places se libèrent devant moi. La première va au gros quat’quat, la deuxième à la bétaillère familiale, et la troisième me tend les bras. Je m’apprête à m’y garer, quand une jeune femme, la trentaine, regard vissé sur son smartphone pour ne pas rencontrer le mien, s’installe au milieu et me bloque le passage. Je suis déjà énervé.
Klaxon. Rien.
Klaxon. Elle me regarde, me signe un "non" énergique de la main, et replonge sur son écran.
Klaxon. J’ouvre la fenêtre, pendant qu’elle me crie que "ça fait deux heures qu’on tourne, c’est bon, je la garde".
Inutile d’insister, elle ne partira pas, c’était couru. J’hésite un moment, mais son attitude m’exaspère tellement. C’est bête, inutile. Je ne peux m’empêcher un “Vous n’êtes qu’une grosse pétasse”.
J’aurais aimé dire quelque chose de plus claquant, malotrue puissance dix, vulgaire paroxysmique, j’ai été sec. “Vous n’êtes qu’une grosse pétasse” est la seule phrase qui me vienne, dans le feu de l’énervement.
Elle n’a pas tourné la tête. Ni levé la tête de son écran. Elle a juste crié
Dégage, PD !
J’avais commencé à accélérer, j’ai pilé, encore à moitié à sa hauteur. “Justement. Et j’en suis fier”. Je ne suis même pas sûr qu’elle ait entendu, je n’ai pas cherché à vérifier.
C’était ma toute première insulte homophobe.
Vos commentaires
# Le 05/06/15, ydikoi En réponse à : Dégage, PD !
même pas ;)
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# Le 03/06/15, Rouquette En réponse à : Dégage, PD !
Et est-ce qu’elle était grosse au moins ?
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# Le 25/05/15, Denis En réponse à : Dégage, PD !
Dégainer le « grosse pétasse » en premier dans un conflit de charetier.... :s
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