ydikoi
carnet de notes
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Il y avait ceux, en nombre, qui étaient là pour se mettre minable, le plus tôt et le plus fort possible, à la bière, au vin, au mélange plus détonnant. Beaucoup de mecs et de nanas dans un état assez pitoyable, et beaucoup de jeunes, à peine mineurs.
Il y avait tous ceux qui ne venaient que pour la musique. Beaucoup de jeunes, de marginaux, certains limite homophobes (quelques insultes entendues ici et là).
Trop d’espace entre les chars, jusqu’à plus d’un kilomètre.
Bref, j’ai pas aimé cette GP. Je ne suis même pas content de mes photos, c’est dire.
Il y a d’abord eu ce week-end à Montélimar, chez des amis pour profiter des premiers beaux jours. Puis la descente pour ce rassemblement pentecôtien traditionnel. Et l’encadrement de la course cycliste, et pour finir, cette balade du #PTMC [1]. Au final, près de 2600 kilomètres pour ce mois de juin.
Rien d’exceptionnel, j’ai déjà vécu ça. A un détail près.
J’ai décidé de ne plus m’emmerder avec les autoroutes. Entre les tarifs exorbitants, calculés en dépit du bon sens ; l’état déplorable du bitume, entre les « trous en formation » et les joints-raccord glissants ; l’insipidité de ces routes ; la consommation induite par la vitesse ; je me suis mis à la départementale à outrance. De la belle route, longue et large, inter-départementale, au bitume parfait et paysages variés, comme la D977b de Clamecy à (presque) Dijon, ou la D945 de Lyon à Clamecy. Mais aussi la petite, celle qui ne s’étale que sur quelques kilomètres, tellement peu large qu’on dirait qu’elle se cache, cherchant à se confondre avec un chemin vicinal, improbable qu’elle est, tournicotant entre les parcelles millénaires, hésitant au passage d’une rivière ou d’un hameau perdu.
C’est un festival de paysages tous plus variés les uns que les autres, de virages tous distintcs, celui qui enroule largement, tout en régularité, celui qui se referme sur une série en S qu’ils appellent « dangereux », ah les fous !, celui qui s’ébauche à peine, retravaillé qu’il a été pour offrir le moins d’aspérité possible.
Et entre chaque série, il y a la pause, plus ou moins longue, rarement plus que quelques kilomètres, cette ligne droite calée en plein sous bois, le long d’un champ, sur une crête, qui permet en toute sérénité de s’attarder sur le paysage, humer les odeurs de bois, d’humidité, s’extasier plusieurs fois par heure sur la richesse et la variété infinies qu’on n’ose deviner par autoroute.
Parfois, c’est à un rythme beaucoup moins conséquent qu’on l’aborde, cette départementale. Mais c’est qu’il faut suivre, ou précéder selon, une caravane hétéroclite et le groupe, héritage millénaire de survie de l’espèce, se soude autour du plus jeune, celui qui n’a pas encore beaucoup d’expérience (même si la soudure est parfois assez extensible). La poignée enrage, le frein arrière s’excite de ne pas assez servir, c’est la moto toute entière qui tremble de laisser passer des enfilades de virage à un train de sénateur, mais c’est alors un autre plaisir, celui de l’étape, de paysages et ambiances partagées, du détail qu’on a le temps de capter.
[1] pédés twitteurs motards club
Que dire sinon que tu as la bonne vision des choses, évidemment. Les départementales, contrairement à ce qu’en disait Jean Yanne dans son fameux sketch sur le permis de conduire, c’est le royaume de la moto. Il n’y a que sur ces routes merveilleuses qu’elle peut donner sa quintessence et celle du bonheur d’être motard. La découverte sans cesse renouvelée de nouveaux paysages, de petits villages ou de villes et même, quelques fois, souvent, de gens attirés par nos machines lors d’une pause autour de la fontaine du village ou à la terrasse de son unique bistrot.
Les départementales sont notre richesse. Ce sont elles qui nous poussent au voyage et qui entretiennent ce rêve de plus en plus fou de liberté et d’espace illimité.
Alors oui, vive les départementales et la moto.
Il faisait encore nuit. J’avais mal dormi, entre le vacarme de la pluie sur les fenêtres et l’inquiétude d’arriver à me lever à l’heure. 4h25, le téléphone sonne, c’est MJ qui me réveille. Il pleut encore dehors, l’alerte orange n’est pas finie. Douche rapide, petit déjeuner expédié, je prends la moto au moment où la ville coupe l’éclairage nocturne. Le jour n’est pas encore levé et, avec la pluie qui redouble d’intensité, on ne voit pas grand chose. Je traverse le pont Alexandre III pour rejoindre l’avenue Georges V, l’averse forme un véritable brouillard sur la Seine, à l’est. C’est magnifique.
Nous nous retrouvons tous dans cet hyper chic restaurant, cinq motards au milieu de soixante cyclistes. L’ambiance est un peu irréelle, eux plus habitués aux costards-cravates, acteurs plus ou moins discrets des grandes entreprises cotées aux CAC40, en combinaison lycra. Et nous, tout de cuir vêtu (mais avec combinaison de pluie), peu habitues à voir des hordes de maître d’hôtel nous servir un copieux petit déjeuner avec des cafetières en argent, vautres dans de confortables fauteuils en velours rouge.
6h30, nous partons finalement. Place de l’Etoile, avenue Foche, bois de Boulogne, etc, ... nous bloquons la circulation pour que le peloton, encore groupé, puisse tenir son rythme. Peu de voitures encore à cette heure, c’est pour nous un jeu d’enfant qui impressionne les cyclistes, qui ne poseront pas le pied à terre une seule fois avant la première pose. Il est 9h, nous venons de quitter la banlieue parisienne, la pluie finit par se calmer un peu, un café chaud et des sandwich nous attendent dans cette auberge chic, qui pourrait être cotée au Michelin. Puis nous repartons pour la partie la plus éprouvante de cette course.
Le peloton ne peut pas tenir ses 30 km/h de moyenne, les orages ont été particulièrement violents dans cette région, la route est à plusieurs endroits coupée sur des dizaines de mètres par des cailloux qui imposent d’aller au pas. Plus loin, c’est même une coulée de boue de plusieurs centimètres d’épaisseur qui nous bloque le passage. Genoux serrés sur le réservoir, un filet de gaz régulé avec l’embrayage, le regard droit devant, nous essayons de franchir l’obstacle sans encombre. Mes pneus sont usés, une ou deux fois l’arrière fait mine de se dérober, et l’anti patinage de ma BMW s’emmêle un peu les pinceaux, me donnant quelques sueurs froides. Puis rapidement, c’est l’avant qui décroche, et je ne peux rien faire pour contrôler mon guidon. Tomber, encore, je l’envisage, ça serait désagréable voire humiliant. Mais à ce moment, motos et cyclistes sont cote à cote, et si la moto venait à se coucher, elle faucherait du même coup un ou deux coureurs ... stress ! Je ne sais pas par quel miracle, je suis finalement resté debout, la moto retrouvant, sur les deux épisodes boueux, son chemin jusqu’à l’asphalte.
Le soleil a fini par pointer timidement son nez, rendant nos acrobaties plus faciles à réaliser : devancer la voiture ouvreuse pour repérer la route, s’installer au carrefour pour bloquer la circulation le temps que les coureurs le franchissent puis, le dernier passé, remonter tout le peloton. Sur les routes étroites, il faut se glisser progressivement dans le peloton, attendre d’être repéré par le cycliste devant qui se poussera, juste un peu, l’espace strictement nécessaire, et se glisser devant, la roue frôlant le talus et le rétroviseur le cycliste ; quand il y a deux voies de circulation, les warning allumés, nous sommes debout sur les cale-pieds, faisant de grands signes aux voitures qui arrivent en face pour qu’elles se collent contre le bas-cote et, à les croiser, nous les remercions d’un grand geste, très souvent rendu en retour.
Nous avons mis 11 heures pour rejoindre la -très chic, of course- station normande, pauses comprises, à une moyenne probable de 30 km/h. Heureusement, nous n’avons rencontré aucune force de l’ordre, qui aurait sans doute été très étonnée de voir notre interprétation du code de la route, et les libertés que nous prenions pour organiser la circulation autour -et pour le profit - de notre peloton. Mais pas une fois cependant nous n’aurons eu à subir d’énervements des automobilistes, qui ont toujours regardé les cyclistes et leur service d’ordre avec bienveillance et gentillesse (il faut dire que les remerciements des uns comme des autres étaient constants).
A l’arrivée, Impossible de dire, curieusement, qui des cyclistes ou nous était les plus épuisés, tant l’exercice est physique et demande -même à 30 à l’heure- une concentration sans faille. Mais la récompense était à l’arrivée puisque, outre le plaisir pris et la satisfaction d’avoir bien fait notre boulot, nous avons été longuement applaudis par les coureurs qui, croyant avoir à faire à des bénévoles de la police nationale, ont écouté avec grande attention notre présentation de motards en colère, et des notions de liberté, sécurité, responsabilité, partage de la route que nous avions mis en œuvre pendant cette journée. Et la plus belle des récompenses a sans doute été ces deux cadres, haut dirigeants, motards, qui nous ont annoncé vouloir adhérer à la FFMC ; et ce PDG nous disant au-revoir : « je n’avais pas du tout cette image là des motards en colère. Je parlerai de vous, comptez sur moi ».
Posté de mon iPad, en terrasse au bord de la mer. Of course ;)
Je m’étais dit que j’attendrais tranquillement, et puis j’ai finalement craqué avant hier, tout en sachant que je devrais attendre encore quelques semaines. Et puis hier soir, j’ai vu que c’était ouvert le dimanche, et j’ai pense qu’il y aurait moins de monde ce jour-là. Alors ce matin, profitant d’un réveil a une heure homophobe (© Fab’), j’ai ’mis mes habits du dimanche, et pris le chemin du Temple.
Le temps était gris et frisquet, et il y avait peu de monde dans la rue. Sur le pont des Arts, les cadenas de l’amour sont revenus, je notais d’un œil distrait, alors que je regardais d’un œil beaucoup moins distant les parfaits mollets d’un jeune jogger. La cour carrée traversée, au pied des marches, il y avait déjà une vingtaine de personnes qui attendaient que les grands prêtres ouvrent les portes. Des habitués des lieux, qu’on reconnaissait à leur calme ; des pères de famille, avec les ribambelles de gamins inhérents ; de jeunes trentenaires, des quadras, des quinquas, mais curieusement ni plus de plus jeunes, ni de plus vieux. Et parmi eux, les indispensables sans-gêne, débarquant au dernier moment, qui d’un air entendu, mine de rien, remontent la file, sans même une excuse, et s’installent dans les premiers rangs, mais pas le premier, sans doute pour ne pas faire trop genre.
Enfin les portes s’ouvrent. Ils sont encore quelques uns à patienter, à attendre qu’un officiant vienne leur prendre la main. C’est enfin mon tour, et c’est une américaine, avec une excellente maitrise du français, qui me prend en charge. Elle me propose fe poser la main sur la relique, la toucher, la caresser, je refuse. Nous nous dirigeons donc directement vers une zone sécurisée, où un jeune hurluberlu nous tend respectueusement le paquet. Je fais les dernières formalités, mais mon américaine est bavarde, elle tient à me parler de son expérience personnelle, de ces joujoux à elle, bref de toutes choses qui ne m’intéressent pas. Ce n’est pas la peine que je m’attarde, et je n’en ai aune envie.
Je rentre donc chez moi avec un iPad, l’ardoise magique du XXIe siècle, saint graal de cette fin de mois de mai. Il remplit ses promesses, tout a déjà été écrit sur lui. Et comme je le pensais, il remplacera très avantageusement mon PowerBook.
Je vends donc J’ai donc vendu mon MacBook Pro 13", Core 2 duo 2Ghz avec 2 Go de mémoire et un disque Hitachi de 160 Go. Je l’ai acheté en novembre 2008. Il devrait terminer quelque part dans l’Est de la France, après un détour aussi bref que virtuel par le grand sud.
twigga twigga … :)
je ne te ferai pas la honte de te rappeler les ouvertures de journaux, les couv’ de magazines ni les unes de quotidien : oui, il apparaissant il y a quelques semaines qu’on pouvait l’assimiler à quelque objet religieux. non ?
Sinon, oui, je suis en sécurité (merci … toi aussi ? :) ), vu que c’est un certain opérateur historique (non, pas celui ci mais celui-là) qui a eu la bonne idée de faire fuiter les emails de ses clients. Pas de quoi annoncer les 7 plaies d’Egypte :)
Le Saint Graal ? Celui là même qui, selon le Nouveau Testament, a recueilli le sang du Christ ? Mais oui, que je suis bêêête, le Livre de JOBS ! Steve JOBS (évidemment, pas l’autre JOB, celui qui « convaincu de son innocence, maintient que ses souffrances ne pourraient être dues à ses péchés, et qu’il n’y a donc pas de raison que Dieu le punisse ».
Accolé à une expression aussi esotérique que "ardoise magique" et en précisant "que tout est déjà écrit sur lui", j’avoue que j’ai du mal à savoir si ce truc est fini ou infini.
En tout cas, c’est cool de te savoir en sécurité...
Vos commentaires
# Le 24/07/10, fiuuu En réponse à : De mâle en pis
j aime les queleues photos ci dessus
bisous
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# Le 01/07/10, Ydikoi En réponse à : De mâle en pis
Heureusement que tu ne noircis pas le tableau ;-)
Et tu as raison, ça reste un lieu de découverte, et aussi d’acceptation
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# Le 01/07/10, critwi76 En réponse à : De mâle en pis
Le problème de la GP c’est que cela devient une espèce de technoparad récupérée par pas mal de monde (sociétés commerciales, club, vendeur d’alcool ...). Il est vrai que cela devient un peu un lieu de ’débauche’ alcoolique. J’ai été très choqué par le tas d’immondice laisser derrière cette parade festive.
http://www.flickr.com/photos/cripics/4752662794/
Cependant, je ne noircirai pas le tableau car je pense que pour beaucoup de jeube gay cela peut représenter un lieu de découverte.
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