Archives avril 2009

    30 avril 2009

  • [blog] En mai, fais ce qu’il te plaît

    Départ demain pour dix jour de balade moto autour de la Corse, avec le club. Eux descendront par l’autoroute, certains même ont pris l’option train+moto (beuark !!), moi je veux en profiter à fond.

    La sortie de Paris se fera par l’autoroute, pour s’extirper en douceur et efficacité de la transhumance du 1er mai.

    Puis, au niveau de Lyon, j’obliquerai légèrement vers l’est, pour passer Grenoble et emprunter un itinéraire concocté aux petits oignons par un ami du cru, qui me fera passer par la Mure, le Lac du Sautet, Barcilonette, Sisteron, Manosque, Solliès … des noms qui sonnent et chantent, des routes qui tournent, montent et descendent, une petite mise en bouche - une bonne demi-journée quand même- pour ce qui nous attend sur l’Ile de Beauté.

    Vendredi soir à Toulon, et traversée le lendemain matin. Puis une semaine presque complète au pays du fromage qui pue, avec comme bases Aullène, Corte et Porto. Et si vraiment je ne supportais plus le train de sénateur auquel le club nous mène parfois, je sais qu’il se trouvera toujours parmi eux un ou deux qui préfère rouler au plaisir plutôt qu’au compteur de vitesse, pour qui une belle trajectoire dans un enchaînement de virage est un complément parfait à la beauté du paysage.

    Je n’ai jamais vu de routes aussi abrasives qu’en Corse. Lors de mon dernier séjour, avec Titine I, mon pneu arrière avait terminé plus que lisse, passablement dessosé, et je n’avais réussi qu’à grand peine à tenir jusqu’à mon retour à Toulon pour faire monter un nouveau pneu (c’est rare, et très cher sur l’île). J’ai donc changé de train de pneu, un peu à l’avance - et, pour les connaisseurs, monté des Metzeler Z6 en lieu et place des Pilot Road, comme sur Titine I. Et j’ai dû également changer les plaquettes de frein, elles-aussi loin d’être HS, mais quasi certainement incapables de tenir les 4.000 kilomètres.

    D’autant que, rentrant un dimanche soir, je repars le jeudi suivant, avec Fab, pour Nancy suivre mon deuxième stage AFDM, où nous rejoindrons le père Noël Marco et sa Brunhild toute rouge. Tout ce petit monde hébergé par une petite rouquette, qu’est bien sympa sur le coup ;-) Deux jours de formation plutôt intensifs, mais dans une excellente ambiance, avec les bénévoles du mouvement, pour mieux appréhender sa machine, déconstruire les -petites- mauvaises habitudes, et au final, améliorer sa sécurité et son plaisir.

    Evidemment, rien n’est encore prêt, à part mon trajet vers Toulon, et bien sûr l’hébergement de Kitty, que je laisse pour la première fois aussi longtemps …
    J’ai aussi résolu la question de l’appareil photo, avec le choix -forcément impossible- entre le “gros” NikonD200, et le petit Lumix, un compact avec un zoom plus réduit (eq. 24-60) et donc forcément plus exigeant : ce sera le Lumix, pour des questions de places, parce que la qualité des photos est quand même bluffante à ce niveau de compacité, et que ce sera une bonne méthode pour me forcer à mieux choisir mes cadrages.

    Mais qui dit photos, dit forcément stockage … et donc, emporter, ou non, mon portable pour stocker les photos ? Comment le faire tenir, même s’il ne fait que 13", avec tout ce qu’il faut bien prendre pour dix jours, et dans une région où il faut prévoir autant de vêtement pour un temps chaud, que froid - en montagne, spécialement ?

    Comme d’habitude, l’exercice des bagages va être une belle prise de tête. La dernière avant un grand bol d’air frais !

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    • Le 11/05/09, Ydikoi En réponse à : En mai, fais ce qu’il te plaît

      Kitty, elle est allée en pension chez CousinDikoi, avec Téfou le chat et Mao le chien.
      Un peu traumatisée par le chien apparemment, mais copine tout plein avec Téfou, au point de me faire penser qu’elle serait pas mal avec un petit copain (ou petite copine, soyons pas sectaire)
      Et depuis hier soir, elle ne me lâche plus :-))

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    • Le 01/05/09, France En réponse à : En mai, fais ce qu’il te plaît

      Moi je dis : y en a des qui s’emmerdent pas.
      Mais en même temps, z’ont ben raison !
      Comment t’as fait pour Kitty ?
      Bon voyage et à tout bientôt.

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    • Le 30/04/09, Ydikoi En réponse à : En mai, fais ce qu’il te plaît

      Oh les pneus … tu auras sûrement constaté déjà qu’il y a sur les forums des discussions sans fins sur le sujet. Après, c’est avant tout une question personnelle, de ressenti, propre à chacun et sa moto.
      Sur la RT, la gomme tendre des PR monte plus vite en chaleur (logique), mais (me) donne un sentiment de flottement, là où le Z6, en toute circonstance, me donne l’impression d’être plus ’scotché’ à la route … 
      Mais je connais plein de RTiste qui ne jurent que par le PR !

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    • Le 30/04/09, Rouge-cerise En réponse à : En mai, fais ce qu’il te plaît

      Ah, moi aussi j’ai des Metzeler Z6. C’est l’ancien proprio qui me l’avait conseillé. Je ne sais pas si c’est bien, vu que j’ai jamais comparé à quoi que ce soit d’autre, mais enfin...

      Beau voyage qui se prépare, en tout cas !

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    28 avril 2009

  • [blog] Solidaires, mais solitaire

    • Papa, est-ce que tu connais la différence entre « solitaire » et « solidaire ? »

    Je lui réponds que oui, nous nous accordons pour être sûr d’avoir les mêmes définitions, et je lui demande pourquoi il me pose cette question

    • Parce que, Papa, je veux bien que Maman et toi vous divorciez, mais à condition que vous restiez solitaires.
    • Tu as du te tromper, PtiDikoi, tu voulais dire solidaire ?
    • Non non Papa, solitaire

    Tu vois, me raconte mon frère, il est quand même marrant, avec ses dix ans à peine : il veut bien qu’on divorce, mais l’important pour lui, c’est qu’on ne se remarie pas.

    C’est la deuxième fois que Tudikoi me surprend, lui qui d’un coup d’un seul, se met à parler, raconter ce qui lui arrive, parler de leur futur, de son futur. Peut être parce qu’il a, enfin, au bout de 18 mois, parlé avec PapaDikoi et MamanDikoi, de leur séparation, de leur probable divorce.

    Nous en avons beaucoup parlé ce soir, de son divorce, de la manière dont il vivait ça, les questions qu’il se posait, mais aussi de nos parents, de notre éducation. Dans les mots, nous ne parlions que de ça, que de lui.

    Mais sa langue a tellement fourché, utilisant "homosexualité" plutôt que "divorce", à chaque fois que nous parlions des interdits inculqués ;
    son regard était tellement direct à chaque fois qu’il m’expliquait la réaction pleine d’amour de nos parents à son endroit ; que c’en était évident :
    nous ne parlions pas de lui, ni de son divorce probable, mais de moi, et de mon homosexualité.

    Et tel que je l’ai compris, il n’attendait pas que je lui dise quelque chose qu’il connaît déjà, mais que je vainque mes réticences à le dire à nos parents.

    Mais ce n’est pas encore le moment d’en parler ouvertement, même si je sens qu’il se rapproche.

  • 24 avril 2009

  • [blog] Blow job

    elle s’est installée à côté de moi, sur la terrasse de ce café. Son compagnon, typé italien le cheveux noir d’encre bouclé, une belle gueule, gâchait ce beau physique par ses yeux, qui bavaient littéralement devant la jeune fille qu’il accompagnait.

    Il parlait beaucoup, peu volubile pourtant pour un italien (comment ça, cliché ?), elle écoutait, et répondait parfois de quelques onomatopées. Discrètement, sa main droite a plongé dans la poche de sa veste et en est ressorti avec son téléphone portable.

    D’une seule main, jetant de temps en temps un regard, pour que l’autre n’ait pas l’impression qu’elle le boudait, elle se mit à taper un texto, ce qui lui pris forcément un bon moment. Un instant, je me suis demandé si c’était à lui, de l’autre côté de la table, qu’elle l’envoyait. Visiblement non, puisqu’elle a reçu la réponse sans que l’italien ne bouge les mains.

    J’ai jeté un coup d’œil sur son téléphone, qu’elle gardait à moitié caché sous la table. L’italien pouvait toujours courir, avec son air libidineux :

    J’ai presque eu envie de le prévenir, qu’il puisse - au moins - en faire un vdm

  • 21 avril 2009

  • [blog] Premier Prix Pinocchio

    Et voici qu’après Alain Juppé, un autre politique, Christian Estrosi, auquel aucun journaliste de presse de niveau national (sauf Jean Michel Apathie, reconnaissons lui cette qualité) ne s’intéresse, rejoint Alain Juppé dans la catégorie « un grand ministère vaut bien un petit mensonge » :

    Je veux aujourd’hui annoncer solennellement que Nice sera demain ma seule priorité (sic).

    Le 10 mars 2008, 2 mois avant d’être candidat à la députation.
    (source : Journal d’un avocat - Prix Busiris pour Christian Estrosi)

    Oui oui je sais, il n’a pas confirmé, dans l’interview sus-citée, l’information du Monde. Mais il ne l’a pas démentie non plus. Et a encore moins rappelé qu’il avait pris un engagement il y a moins de 18 mois.

    Alors, en son honneur, après le Prix Busiris de Maître Eolas, créons le Prix Pinocchio, dont il devient le premier lauréat, ex-æquo avec Alain Juppé.

    Les candidatures sont ouvertes pour la suite, et seront examinées avec le plus grand soin !

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    • Le 22/04/09, Ydikoi En réponse à : Premier Prix Pinocchio

      Marco, tu m’emmerdes :)

      Il y a bien quelques tentatives pour identifier des personnages caractéristiques du mensonge, mais rien de très parlant. Imagine un prix John Arbutnot, qui pourrais dire au premier coup d’œil de quoi il s’agit ?

      Paix à ton âme, Pinocchio, ne m’en veux pas de te détourner ainsi, mais hélas pour toi, ton nez parle pour toi :)

      Quant à Estrosi, je ne lui demande pas de dire un truc intelligent. Juste de respecter sa parole.

      répondre ︎⏎

    • Le 22/04/09, Marco En réponse à : Premier Prix Pinocchio

      Franchement, je trouve très « malveillant » de prendre pour nom de ce prix, celui d’une innocente et sympathique petite marionnette dont les mensonges enfantins sont sans commune mesure avec les énormités de ces pantins. Malheureusement, je ne vois pas d’autre personnage pour incarner le manquement à la parole. Désolé !

      Maintenant, Estrosi dire un truc à peu près intelligent et s’y tenir, c’était un peu comme attendre une apparition de la Vierge : le truc improbable (encore qu’il y ait plus de chances que ça, ça arrive, de mon point de vue). Par contre, l’inverse, c’était couru. Il est tellement con, le pôve ! Donc, un prix facilement gagné et prévisible, tout de même.

      Faut dire qu’il a de qui tenir : son maître est un génie en la matière avec une pointure au-dessus : le populisme.

      répondre ︎⏎

    20 avril 2009

  • [blog] Une famille formidable

    Si vous voulez voir à quoi ressemble une famille formidable, je vous conseille de regarder ce téléfilm biographique :

    Prayers for Bobby (Bobby seul contre tous)

    sur m6replay, accessible gratuitement et librement pour les six jours à venir.

    Remettez-le sur un autre continent, une bonne dizaine d’années en plus, et quelques bigotteries en moins (mais pas tant que ça), le tableau sera parfait, criant de vérité. Ne manque (heureusement dans un sens, malheureusement dans l’autre) que la deuxième partie du film, qui reste à écrire.

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    18 avril 2009

  • [blog] Fous ta cagoule !

    Dans le Grand Barnum du Port’nawak ambiant, l’épisode du jour : fous ta cagoule !

    Puisque face à un fait divers, il faut réagir par une loi, Nôt’Zident Bien Aîmé a décidé de faire interdire les cagoules dans les manifestations. Proposition de loi de Christian Estrosi (mouhahaha) qui sera présentée au parlement courant mai.

    Mais courant mai, c’est beaucoup trop tard pour un pouvoir qui se targue de répondre immédaitement. MAM a présenté hier un décret à Fillon. Un décret qui dit la même chose que la loi en préparation :

    “tout participant à une manifestation publique, en dissimulant volontairement son visage dans le but de ne pas être identifiée, est puni de l’amende […] de 1500€.
    En cas de récidive dans un délai d’un an, l’amende peut être portée à 3000€”

    Et la ministre de préciser qu’elle s’en remettra à la sagacité des forces de l’ordre, sur le terrain, pour déterminer si le but est de délibérément ne pas être identifié.

    On est pas dans la merde :

    • tous les policiers qui surveillent les manifestations cagoulés, pour ne pas être pris en photo et reconnus ensuite, seront-ils expulsés par leurs collègues, ou devra-t-on faire appel à l’IGPN pour faire appliquer la loi ?
    • ou bien alors est-il établi que, les policiers respectant par défaut la loi, ils ne seront plus cagoulés ?

    Et puis, accessoirement, comment feront tous ceux qui verront leur droit à manifester soumis à la  sagacité  des forces de police, parce qu’ils peuvent être accusés - parfois légitimement, et pour de bonnes raisons, de vouloir cacher leur identité :

    les motards

    Photo Ydikoi

    photo ydikoi

    les pompiers

    photo lci

    les carnavaleux

    Photo Lady Elixir

    les participants de gaypride

    photo ydikoi

    génération précaire, dont le but justement est d’être anonymisé

    photo ©génération précaire

    ou encore des cyclistes qui portent un masque anti-pollution

    (et j’allais oublier les sœurs de la perpétuelle indulgence, bien sûr

    photo ydikoi

    Gageons ensuite, et là ça sera beaucoup plus drôle, que les manifestations ne seront plus légales pour les personnes habillées, partant du principe qu’on peut toujours cacher quelque chose dans ses poches.

    Mais il est vrai que s’interroger sur les raisons de la montée de la violence, sur ce ressenti si souvent exprimé de ne plus être entendu, et donc, pour les politiques, faire l’effort d’écouter, et entendre ceux qui les élisent ; cet effort là est peut être au dessus de leurs forces, alors qu’ils savent parfaitement empiler les lois et les interdictions.

    Franchement, un premier mai, tous masqués pour leur montrer que nous, on les a bien entendu, ça aurait de la gueule. Et rien que pour ça, pour une fois, je serais prêt à manifester ce jour là.

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    • Le 01/07/10, Guillaume En réponse à : Fous ta cagoule !

      Et fatal Bazooka !? « Fous ta cagoule... Fous ta cagoule... Ou t’auras les glandes, t’auras les boules... Fous ta cagoule... »

       :)

      Khh... Khhh. KHHH... Content Chocteau !

      répondre ︎⏎

    12 avril 2009

  • [blog] La politique, c’est l’art de la facilité

    C’est fait. Après 3, ou 4, peut être même en fait 5 ans d’essais et expérimentations, le gouvernements lance une nouvelle générations de radars automatiques, cette fois pour les feux rouges. Toute la presse s’en fait largement écho, relayant complaisamment non seulement les chiffres mais aussi l’argumentaire gouvernemental sur le sujet
     [1]
    . Comble de l’ironie, ils ne prennent même pas la peine de réfléchir un tant soit peu à ce qui leur est proposé, pour preuve cet article du jdd (ouaip, pas d’chance, aujourd’hui ça tombe sur eux).

    Reprenons depuis le début.

    Au commencement (entre 1868 et 1914 selon les pays) apparaît une nouvelle forme de signalisation, destinée à accorder ou non le droit de franchissement d’un carrefour : vert, c’est autorisé ; rouge, c’est interdit. Et c’est en 1934 (pour la France) qu’apparaît un feu intermédiaire, le jaune (en fait orange) pour indiquer l’apparition prochaine du feu rouge et de l’obligation de marquer l’arrêt.

    Il y a quelques années, constatant que les automobilistes (pour faire court
     [2]
    ) prennent de plus en plus de liberté avec les feux rouges, est introduite l’obligation de marquer l’arrêt dès le feu orange, à moins que l’arrêt ne puisse se faire dans de bonnes conditions de sécurité (mais il est dans la pratique quasiment impossible de démontrer l’impératif d’urgence en cas de verbalisations).

    Pour autant, la modification du code de la route n’aura pas eu l’effet escompté, une fois de plus.

    Empilage législatif ; absence de communication institutionnelle sur la circulation en ville, de moyens humains, de contrôle sur l’efficacité de la loi a posteriori ; contexte politico-sociétal favorisant le développement du « chacun pour soi », les arguments sont largement connus, qui ne concernent d’ailleurs pas uniquement la sécurité routière.

    L’apparition des radars automatiques au début des années 2000 laissait apparaître le saint-graal : la possibilité de surveiller, contrôler, verbaliser sans même une présence humaine, sans risque médiatique concernant des objectifs chiffrés donnés aux forces de l’ordre et des dénégations difficiles.

    Seulement voilà. Ca ne marche pas, pas encore, au bout de plusieurs années.

    La semaine dernière, rentrant de nuit chez moi, je passais par le quai François Mitterand. Peu de circulation, un autre motard à côté de moi, qui arrive au feu du Pont du Carrousel quelques secondes avant moi. C’est là qu’est installé l’un des tout premiers radars à feux rouges lancé en expérimentation.

    Une bonne seconde et demi après que je me sois arrêté à côté de lui, 3 crépitements de flash rapides, le dernier un peu plus espacé, nous font nous retourner. Nous sommes seuls au carrefour, tous les deux arrêtés, pieds à terre, et en deça de la ligne de feux, et pourtant, nous venons de nous faire flasher. Pourquoi, comment ? Mystère.

    Evidemment, je n’ai pas reçu de PV, puisque l’appareil est encore en test.

    Quand bien même, la question de leur efficacité est posée, notamment dans le cas d’un franchissement de feu rouge nécessité par l’obligation de laisser le passage d’un véhicule prioritaire. Que disent à ce sujet les responsables de la sécurité routière ? Rien. Quelles questions les journalistes ont-ils posé à Michèle Alliot Marie à ce sujet ? Aucune.
    Comment l’appareil, dont le but est justement de ne pas tenir compte des cas particuliers, tiendra-t-il compte de la dérogation accordée au franchissement de feu orange pour des questions de sécurité ? Aucune question, aucune réponse.
    Comment l’automobiliste ou le motard pourront-ils dans ce cas se défendre, quels documents devra-t-il apporter ? Ni question, ni information.
    Et la procédure de contestation, complexe, lente et arbitraire, des radars automatiques sera-t-elle transposée, notamment dans ce cas ? Aucune réponse à donner, les journalistes sur ce sujet également n’ont pas fait d’enquête ou simplement posé de question.

    Seule trouvaille des pontes de la sécurité routière : une nouvelle modification du code de la route :
    Histoire de continuer à changer les mentalités, les feux tricolores vont voir leur fonctionnement modifié. L’orange clignotera alors que le feu est encore au vert, pour mieux avertir les conducteurs de l’apparition du rouge. (source)

    Remarquons d’abord l’aberration : le feu restera vert (donc signal de passage autorisé), mais l’orange sera allumé (donc interdiction de passer). Amis schyzophrènes, bonjour.

    Ensuite, c’est le Parisien qui reprend sans sourciller l’affirmation mensongère fausse de la patronne de la sécurité routière, Michèle Merli, selon laquelle cela s’applique déjà dans les pays anglo-saxons (puisque c’est devenu maintenant un argument non contestable : ce qui se fait ailleurs, particulièrement dans les pays anglo-saxons, est bon pour la France).

    Tous ceux qui auront voyagé en Angleterre ou aux USA (ou même à Hong Kong) auront rectifié d’eux-même : la bas, le feu orange s’allume, non pour annoncer le passage du vert au rouge, mais au contraire pour annoncer le passage du rouge au vert. Il semblerait que la seule - et isolée - Italie ait appliqué ce système.

    Enfin, même si c’est bien dans l’air du temps, je reste particulièrement étonné par cette logique contemporaine que, puisque ça ne marche pas, on essaye encore :

    • on met un feu rouge pour interdire le passage
    • ça ne marche pas assez bien, alors on met un feu orange pour prévenir de l’apparition du rouge
    • ça ne marche toujours pas bien, alors on met une machine pour verbaliser, et on change l’orange fixe en clignotant

    Je gage que cela ne fonctionnera toujours pas. Oh, bien sûr, à force de régenter notre société par la peur, les conducteurs feront plus attention. Mais on évitera pas les inattentions, les camions ou bus qui bloquent la vue du feu, ou le piéton qui s’engage sans regarder au prétexte qu’il en a le droit. Alors, on rajoutera un feu vert clignotant, qui préviendra de l’orange clignotant, qui préviendra de l’orange, qui préviendra du rouge.

    On gagnera quelques vies, on s’en félicitera chaudement, les machines sont tellement supérieures à l’homme. A ce titre, on nous promet déjà la voiture qui conduira toute seule.

    Il faut dire qu’il est beaucoup plus facile d’imposer qu’apprendre, contrôler que responsabiliser, asséner que communiquer.

    La politique n’est plus l’art du possible, c’est devenu l’art de la facilité. Au grand bénéfice des machines et de leurs constructeurs, au grand dam de l’intelligence collective.

  • Notes

    [1Comme quoi certains actes ne sont pas isolés.

    Malheureusement, il n’y a pas de communauté d’utilisateurs de la route, comme de chercheurs, qui pourrait massivement précipiter la chute des organes de propagande au profit d’un modèle nouveau …

    [2même s’il est probable que les motos soient moins concernées, vu la conscience de fragilité de leur pilote

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    • Le 15/04/09, Ydikoi En réponse à : La politique, c’est l’art de la facilité

      voilà où sont les problèmes :

      • le principe d’avoir des machines qui contrôlent les hommes est pour moi un problème (puisque quand le logiciel “reconnaît” la plaque, il n’y a pas d’intervention humaine)
      • le système ne fait pas la différence entre le titulaire de la carte grise et le conducteur ; celui-ci est donc souvent accusé à tort
      • le système du radar “automatique” induit une présomption de culpabilité : c’est au propriétaire de démontrer qu’il est innocent (cerise sur le gâteau : avec une forte incitation à la dénonciation, il paraît même que c’est devenu un devoir républicain)
      • le système est critiqué de toutes parts comme inaccessible, obscur, injuste, … (CNIL ; le magazine autoplus ; les associations 40 millions d’automobilistes, FFMC, …)
      • la Commission Juridique de la FFMC relate de trop nombreux cas d’impossibilités (ou fortes difficultés pour le moins) à obtenir la photo dans le cas d’une contestation, et j’ai pu -indirectement- en faire l’expérience

      Tout cela en sus de tout ce que j’ai pu décrire comme problème ci-dessus, bien sûr ;-)

      répondre ︎⏎

    • Le 14/04/09 En réponse à : La politique, c’est l’art de la facilité

      Le système se déclenche une fois le rouge allumé. il fait plusieurs photos pour discriminer un vrai passage au rouge d’un problème d’encombrement ou autre.
      Je ne vois pas où est le problème.

      répondre ︎⏎

    11 avril 2009

  • [blog] Les petits renoncements

    Dans une réunion avec nos adhérents, l’un d’eux me demandait récemment comment avait évolué l’ambiance, si les promesses d’améliorer le relationnel avaient été tenues.
    Alors que je lui répondais qu’on ne pouvait pas tout résoudre par la mise en place d’outils, que cela n’empêcherait pas certains de considérer par défaut toute forme de pouvoir comme corruptible et à détruire, il me cloua le bec d’un “cela dit, c’est pas faux, ils sont corrompus”.

    Moi habituellement si prompt à trouver la réponse-qui-va-bien, je me suis retrouvé sans voix, toujours aussi mal à l’aise face à cette présomption de culpabilité, et surpris de ce poujadisme rampant, même chez des personnes plutôt ouvertes sur la réflexion sociétale.

    Et puis ce matin, en prenant ma douche (le grand lieu de réflexion par excellence), c’était juste évident : tous les jours ou presque l’actu nous donne des exemples de personnalités revenant sans honte ni remords sur leurs engagements moraux. C’est devenu tellement normal que plus personne n’y prête attention.

    On pourrait facilement remonter le cours de l’histoire, pas si loin d’ailleurs, pour remplir des pages entières de promesses non tenues, de petits retournements de vestes sans explications, des promesses non tenues de Sarkozy (et il manque encore les plus récentes, le Tibet, les JO, …), au retournement de veste d’Arnaud Montebourg, ancien chantre du non-cumul des mandats, aujourd’hui super-cumulard (au moins a-t-il eu la "délicatesse" de consulter ses électeurs avant, via son blog).

    Un cas symptomatique revient sur le devant de la scène aujourd’hui : celui d’Alain Juppé.

    Rappelez vous en 2007 (je sais, c’est loin …). En mai, il est nommé ministre de l’écologie, son grand dada depuis le retour de Québec. Mais en juin, il est platement battu aux élections législatives, annonce sa démission du gouvernement, et se recentrer sur la ville de Bordeaux. Lors des élections municipales de 2008, il s’engage à ne plus accepter de mandat national, et s’occuper « à 100% » de sa ville.

    Moins d’un an plus tard, patatras, faisons table rase du passé :

    Interrogé, samedi 11 avril, par le Parisien, sur le point de savoir s’il est « prêt à mettre son expérience au service du pays », le maire de Bordeaux répond : « Oui, car je reste passionné par les questions politiques, au sens le plus noble du terme, c’est-à-dire les grands sujets nationaux ou internationaux ».

    La critique est facile, elle est même évidente dans ce cas.

    L’absence totale de respect d’engagements publics est tellement devenue une habitude que l’intéressé ne prend même plus la peine de chercher à se justifier : il n’est d’ailleurs absolument pas interrogé, ni par le Parisien, ni par Le Monde qui reprend l’information en l’étoffant, sur ce revirement éventé de longue date.

    Mieux encore, il est “de fait” justifié par un sondage express du figaro : puisque c’est maintenant une bonne idée, c’est moralement acceptable. Et, de toute façon, il n’est absolument pas question de morale, définitivement morte et enterrée.

    Ce qui est surprenant dans le cas Juppé est le contexte dans lequel intervient ce renoncement.

    La notion de discrédit des hommes politiques n’est pas nouvelle, cela fait au moins 15 ans que l’on en parle, qu’on l’évoque régulièrement, notamment quand le paysage politique est chamboulé par un vote protestataire massif, comme ça a pu être le cas en 2002.

    Mais en cette année si particulière, avec une crise dont personne n’arrive à voir les débouchés, une contestation de plus en plus forte et visible, où des politiques parlent ouvertement d’une révolte rampante et des intellectuels comparent la situation actuelle à la période pré-révolutionnaire ; il reste surprenant qu’un homme, dont personne ne conteste l’intelligence, n’ait pas, au delà de toute décence, la conscience qu’en cette époque de discrédit massif envers les édiles (politiques, économiques, …), il est plus que jamais nécessaire de chercher à rassurer, plutôt qu’à tromper.

  • 6 avril 2009

  • [blog] Hadopi et loppsi, et internet devient minitel

    16 gus …
    Affiche créée par Geoffrey Dorne en référence aux propos du cabinet de Christine Albanel (5 gus dans un garage)
    Affiche créée par Geoffrey Dorne en référence aux propos du cabinet de Christine Albanel (5 gus dans un garage) via http://padawan.info/fr/

    Hier, ou presque, Hadopi est passée. Bravement votée par les 16 députés présents. Il s’est murmuré (je n’arrive pas à retrouver la source) que le vote exceptionnellement n’a pas eu lieu après la séance des questions aux gouvernements pour éviter que l’UMP ne montre ses divisions sur le sujet.

    Les tyrannosaures ont gagné, c’était prévisible. Ca ne changera pas grand chose pratiquement, probablement, la loi est inapplicable. Au mieux les décrets ne seront jamais publiés, au pire nous aurons un spyware à installer sur nos ordis. Et comme d’habitude, certains d’entres-nous auront les moyens de contourner le système.

    Mais Hadopi n’est que l’arbre qui cache la forêt, Jean Michel Planche en a déjà parlé :

    Internet était encore le dernier champ des possibles, champ où chacun pouvait cultiver sa propre parcelle pour :

    créer librement, sans entraves, de nouveaux services, qui auraient pu être les Skype et les Google de demain.
    exprimer sa créativité artistique, pour son plus grand bonheur ; voir son propre intérêt ou celui de ses amis.
    penser différemment et en tous les cas de façon non entendue et conventionnelle qui ne peut conduire qu’à reproduire les mêmes erreurs du passé.
    et accessoirement ... faire fortune ...
    Je parle au passé car, tout cela, c’est fini !
    Bientôt Internet sera un réseau de diffusion d’oeuvres et de services policés, au profit des gros : les toujours mêmes.

    Bientôt, l’échec de l’Hadopi, nous permettra de voir le Messie : la taxe sur les infrastructures, pour financer une création convenue qui permettra aux gros de devenir encore plus gros et aux petits de devenir encore plus petits, avant de les exclure définitivement.

    Bientôt grâce à toutes ces bontés que l’on nous prépare, (filtrage) nous allons inaugurer une nouvelle race de réseau, qui d’infrastructures essentielles au service de tous va devenir un réseau de distribution de biens « culturels » autorisés, au profit de quelques uns. Le Web 2.0 n’était que le prémice du Minitel 2.0. L’Hadopi et la Loppsi permettront sa généralisation.

    Juste une coincidence : certains prédisent aujourd’hui que « YouTube devrait dévoiler dans les prochains jours une nouvelle version de son portail vidéo qui relèguera les vidéos des utilisateurs au second plan et mettra en avant les vidéos professionnelles sur lesquelles les annonceurs pourront placer leurs publicités. »

    Ahah.

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